Le 24 octobre, le magasin en ligne russe appelé « Beru » (« je prends ») a été lancé en grande pompe, après des mois de tests. Le site est le fruit d’une collaboration entre deux mastodontes : le « Google russe », Yandex, et la banque d’Etat Sberbank, entrée, cet été, au capital de Yandex pour 30 milliards de roubles (environ 400 millions d’euros). Ambition annoncée : créer l’« Amazon russe », assumait, en 2017, German Gref, président de Sberbank. Le site Internet fonctionnait sur une version bêta, fermée depuis le mois de mai, avec 25 000 produits. Beru en revendique aujourd’hui plus de 100 000 pour un millier de vendeurs.
En s’appuyant sur la plate-forme existante Yandex.Market et la gigantesque base de clients de Sberbank, où pratiquement tous les Russes y possèdent un compte, et qui entend, à terme, proposer des crédits à la consommation aux futurs clients de Beru, l’objectif est non seulement de se tailler la part du lion sur le marché de l’e-commerce en Russie, mais aussi, et surtout, d’élargir ce dernier à de nouveaux clients potentiels. « Notre objectif est de proposer tous les avantages des achats en ligne aux gens qui ne s’y étaient encore jamais essayés », explique Vlad Sviridenko, directeur marketing du projet, cité par la presse russe.
Le volume total de l’e-commerce russe, estimé à environ 14,8 milliards d’euros, est encore loin d’être arrivé à maturité. A titre de comparaison, le volume, en France, est estimé à 81,7 milliards d’euros.
En plein essor depuis quelques années, avec des taux de croissance à deux chiffres, le commerce en ligne russe ne montre pas de signes de faiblesse. Mais si la croissance est impressionnante (18 % en 2017 et en 2018), le volume total, estimé à environ 14,8 milliards d’euros, montre que le marché est encore loin d’être arrivé à maturité. A titre de comparaison, le volume total de l’e-commerce en France est estimé à 81,7 milliards d’euros.
Une « économie grise » importante
« Le marché russe est beaucoup moins consolidé qu’il ne l’est en Chine où aux Etats-Unis, détaille Konstantin Rodchenko, directeur de LoyalMe, une plate-forme de relation client destinée au commerce en ligne. Les quatre principaux acteurs, en Russie, ne détiennent que 27 % du marché, contre 63 % aux Etats-Unis et 84 % en Chine. » Et aucun d’entre eux ne s’est encore imposé comme la plate-forme généraliste de référence à la manière d’Amazon.
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