Quoi de plus « instagramable » qu’un musée ? Il y a des « images » partout et une architecture qui rend possible des selfies spectaculaires. Les 2,5 millions et quelque d’utilisateurs du hashtag #louvre ont ainsi largement exploité la photogénie d’un des plus célèbres musées du monde. Et les festivités commencent avant même d’y entrer : la pyramide de Pei permet de faire des photos à forte teneur en illusion d’optique, comme avec la tour de Pise. Sauf qu’au lieu de faire semblant de soutenir l’édifice italien, ici on se débrouille pour avoir l’air de mettre le doigt sur la pointe de la pyramide. La tête « oups ! c’est pointu, ça pique » est en option.
Filtre photo Mayfair
Cette idée a rassemblé des centaines d’esprits facétieux. D’autres ont choisi un niveau de difficulté supérieure – il faut travailler ses angles photographiques : la pose assise qui crée l’illusion qu’on est à l’intérieur de la pyramide et qu’on en soutient les parois. La franche rigolade continue dans le musée puisqu’on peut s’immortaliser parmi les œuvres. Faire semblant de discuter avec un Sphinx qui n’a rien demandé, poser les bras en l’air devant La Victoire de Samothrace (et bien sûr, légender cette photo « pas de bras pas de chocolat »), mimer un bisou sur la joue d’un personnage particulièrement attirant sur un tableau… Tout est possible sous le regard vigilant – et affligé – des gardiens de salle qui veillent à ce que personne ne fasse ses clichés estampillés #louvre avec les mains sur une toile de maître.
Bien entendu, il n’y a pas qu’une seule façon de faire son plus beau selfie amusant au musée (oui, c’est une allitération en m). On peut, par exemple, lever son téléphone bien haut et s’autotirer le portrait avec la foule en arrière-plan se pressant tout smartphone dehors devant une peinture de Léonard de Vinci qui a l’air de se recroqueviller de peur face à cette marée humaine. C’est un peu comme une photo de concert de Beyoncé ou de Taylor Swift, mais avec un artiste italien, fan des femmes au sourire énigmatique, à la place des chanteuses.
Autre pose très prisée : de dos face aux œuvres dont on s’imprègne. Dans ce cas, mieux vaut choisir un tableau coordonné à sa tenue ; si on est en rouge, on préférera Le Prévôt des marchands et les échevins de la ville de Paris, de Nicolas de Largillierre ; si on est en jaune ou en vert, on se plantera plutôt devant un paysage avec scène à l’antique de Nicolas Poussin. Au terme de cette visite guidée, on fera surtout une minute de silence à la mémoire de Rembrandt, Léonard de Vinci et tous les autres qui n’ont jamais imaginé qu’un jour leurs œuvres seraient passées au filtre photo Mayfair parce que cela ça s’accorde mieux au fond de teint de la personne qui pose à côté du tableau.
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