Voilà qui va faire plaisir à Gérald Darmanin, le ministre de l’action et des comptes publics, qui porte le projet depuis son arrivée à Bercy, au printemps 2017. Plus des deux tiers (68 %) des personnes interrogées par Ipsos pour Le Monde et la Fondation internationale de finances publiques se disent « favorables » au prélèvement à la source (PAS) de l’impôt sur le revenu, qui doit entrer en vigueur au 1er janvier 2019. Un avis qui fait relativement consensus, quel que soit le profil politique des répondants : même s’il est davantage partagé par les sympathisants LRM et PS (qui sont respectivement 86 % et 77 % à y être favorables), moins de la moitié des sympathisants RN (43 %) se disent défavorable au PAS.
Socialement, cette réforme majeure de la collecte de l’impôt sur le revenu est quasi unanimement saluée, même si elle convainc encore davantage les foyers gagnant plus de 36 000 euros de revenus net par an. Un tiers des ménages modestes seulement y sont opposés.
Problèmes de confidentialité
Parmi les principales craintes des sondés, plus d’un tiers (37 %) redoutent que l’Etat en profite pour augmenter le montant des impôts, 36 % se disent inquiets des complications qu’entraînera le système en cas de changement de situation (mariage, naissance d’un enfant…) ou pour les crédits d’impôt. Mais un quart seulement des personnes interrogées soulignent les problèmes de confidentialité posés par le fait que les employeurs pourront connaître le taux d’imposition de leurs salariés.
Du côté des aspects positifs du PAS, les sondés sont 37 % à estimer que « cela leur permettra d’avoir une perception plus précise de leur budget » et 29 % à espérer que « cela permettra à l’Etat de mieux lutter contre la fraude fiscale ». Ces raisons sont davantage mises en avant que le principal argument avancé par l’exécutif pour justifier sa réforme : seul un sondé sur cinq (21 %) mentionne la « simplification des démarches administratives » que pourra engendrer le PAS.
Ce satisfecit semble donc, pour l’heure, donner raison au gouvernement, qui avait choisi de braquer les projecteurs sur le sujet, fin août. Emmanuel Macron avait alors publiquement émis des doutes sur le degré de préparation de la réforme par la direction générale des finances publiques de Bercy, ouvrant la voie à plusieurs jours de remise en cause avant que la mise en place de la réforme, début 2019, soit finalement confirmée par le premier ministre, Edouard Philippe, début septembre.