Investir dans des PME pour financer l’économie, c’est ce que proposent les fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI) et autres fonds d’investissement de proximité (FIP), avec une carotte fiscale en prime : ils procurent une réduction d’impôt équivalente à 18 % du montant investi. Avec 1,1 milliard d’euros de souscriptions en 2017, les FIP et FCPI ciblent les contribuables aisés en quête de défiscalisation, clients des services de gestion privée des réseaux bancaires ou des conseillers en gestion de patrimoine (CGP).
De quoi s’agit-il ?
Créés en 1997, sous l’impulsion du secrétaire d’Etat à la recherche de l’époque, François d’Aubert, les FCPI ont vocation à financer des start-up innovantes. Quant aux FIP, ils ont été créés en 2003 avec des caractéristiques proches des FCPI, sauf que les critères d’innovation ont été remplacés par une contrainte d’investissement dans des PME régionales.
Les FIP et les FCPI doivent investir au moins 70 % de leurs actifs dans des sociétés de moins de 250 salariés ayant un chiffre d’affaires inférieur à 50 millions d’euros ou un bilan inférieur à 43 millions d’euros, selon la définition officielle des PME par l’Union européenne. « Pour être éligibles aux FCPI, les PME innovantes doivent aussi investir 10 % de leurs charges courantes en recherche et développement, ou obtenir le label d’entreprise innovante auprès de BPIFrance », explique Eric Gaillat, fondateur de Calao Finance, une société de gestion de FIP et de FCPI.
Quel avantage fiscal ?
Depuis 2012, les FIP et les FCPI donnent droit à 18 % de réduction d’impôt, dans une limite de 12 000 euros d’investissement par an pour un célibataire, et le double pour un couple. Aujourd’hui, un célibataire peut avoir jusqu’à 2 160 euros de réduction d’impôts une année en investissant 12 000 euros en FCPI et autant en investissant en FIP, soit 4 320 euros pour 24 000 euros d’investissements répartis à moitié-moitié en FIP et FCPI. Ces plafonds sont doublés pour un couple. Le fisc accorde même un coup de pouce supplémentaire pour l’investissement en Corse, les FIP concernés bénéficiant d’une réduction d’impôt de 38 %. Vatel Capital et Calao Finance en proposent encore cette année.
Quelles performances ?
Attirés par la réduction d’impôt et la perspective de s’enrichir avec les futures pépites françaises, les souscripteurs de FIP et FCPI sont souvent déçus par leurs résultats, comme en témoignent leurs réclamations régulières. « Les épargnants ne sont pas assez conscients que l’avantage fiscal accordé par l’Etat est la contrepartie d’un vrai risque », résume Marielle Cohen-Branche, médiatrice de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Leurs principaux griefs sont liés aux pertes et au blocage du capital.
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