Les conséquences d'un Brexit sans accord

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Royaume-UniLes conséquences d'un Brexit sans accord

Il est possible qu'aucun texte ne fasse l'unanimité sur le Brexit. Le gouvernement britannique se prépare à cette éventualité redoutée.

Des activistes moquent la probable montée des prix d'une Angleterre sortie de l'Union européenne.

Des activistes moquent la probable montée des prix d'une Angleterre sortie de l'Union européenne.

Keystone

Malgré la conclusion d'un projet d'accord sur le retrait britannique dans les négociations du Brexit, l'opposition de l'Espagne au sujet de Gibraltar ou les divisions du Parti conservateur britannique pourraient encore aboutir à un rejet du texte, et donc au scénario d'une sortie sans accord.

Si les conséquences d'un tel scénario restent difficiles à anticiper, le gouvernement britannique a publié des dizaines de notes techniques pour préparer sa population à cette éventualité redoutée. En parallèle, bon nombre de compagnies britanniques ont commencé à constituer des stocks, comme le marchand de vin Majestic, pour sécuriser leurs approvisionnements et continuer à fonctionner normalement après le 29 mars 2019.

Frais téléphoniques et bancaires

L'une des premières conséquences visibles pour les consommateurs britanniques et européens concerne l'itinérance, soit la faculté d'utiliser en voyage le réseau d'un opérateur de téléphonie mobile étranger. Le service, actuellement gratuit pour les consommateurs au sein de l'UE, engendrerait des frais en cas de «no deal» pour les voyageurs franchissant la Manche ou la frontière irlandaise.

Il en va de même pour l'usage de cartes de paiements, qui devrait entraîner des frais supplémentaires, tandis que les procédures bancaires seront «plus lentes» d'après Londres. Au sein de l'UE, les clients des banques d'investissement basées au Royaume-Uni ne pourront plus faire appel à leurs services financiers. De nombreux établissements ont mis en place des filiales sur le continent pour éviter les perturbations.

Chaos à l'aéroport

Dans les aéroports, le no deal pourrait créer un véritable chaos, au Royaume-Uni mais aussi à l'étranger. Les compagnies aériennes britanniques et européennes pourraient perdre le droit d'opérer des vols entre l'UE et le Royaume-Uni, paralysant ainsi le trafic. Londres «envisage» d'accorder aux compagnies aériennes des permissions pour qu'elles puissent continuer à fonctionner normalement, et «s'attend» à ce que l'UE fasse de même mais prévoit malgré tout «des perturbations sur certains vols».

Et le service de train Eurostar pourrait lui aussi connaître des difficultés, car les licences des opérateurs ferroviaires britanniques en Europe ne seraient plus valables.

Paperasse

Les milliers d'entreprises qui importent ou exportent au Royaume-Uni devraient elles apprendre à remplir des nouvelles déclarations de douane et envisager de faire face à de nouvelles taxes. Londres a annoncé son intention de travailler avec l'industrie pour «minimiser les délais et les fardeaux supplémentaires pour le commerce légitime».

Le Royaume-Uni a également annoncé la mise en place d'un système d'indications géographiques protégées pour des produits alimentaires comme le whisky écossais ou le fromage Stilton, jusqu'ici reconnus par des labels européens. Le gouvernement britannique a conseillé aux producteurs de demander l'obtention d'un tel statut protecteur auprès de l'UE.

Les paquets de cigarettes seront également affectés : il faudra introduire une nouvelle iconographie pour prévenir des risques du tabagisme, les droits des photos utilisées étant la propriété de la Commission européenne.

- Médicaments et sperme-

Pour parer à toute éventualité, le Royaume-Uni va stocker des médicaments pour six semaines supplémentaires, en plus des trois mois de stocks actuels dont il dispose. Le pays quittera l'Agence européenne du médicament mais continuera à reconnaître temporairement les tests et certifications européens pour éviter une double procédure et une rupture de la chaîne d'approvisionnement.

Londres ne pourra cependant plus faire appel aux banques de sperme européennes. Les établissements britanniques devront développer de nouveaux accords et pourraient faire appel à des importations de pays tiers.

Avertissements aux consommateurs

Le gouvernement britannique a prévenu sa population qu'elle pourrait perdre l'accès à certains services de streaming, comme Netflix ou Spotify, une fois que le pays sera sorti du «marché unique numérique».

Les consommateurs qui achètent en ligne verraient aussi leurs frais augmenter parce que les colis livrés au Royaume-Uni depuis le continent ne pourront plus prétendre à une TVA allégée.

Les Britanniques en vacances en Europe pourraient également devoir obtenir un permis de conduire international car leur permis de conduire «pourrait ne plus être valable». Le transport d'animaux domestiques serait lui encadré par des règles sanitaires plus strictes. Un vétérinaire devrait alors être consulté au moins quatre mois avant la date prévue du voyage.

(NewsXpress)

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