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FRANCE

"Gilets jaunes" : le gouvernement se prépare à un samedi périlleux à Paris

Les pouvoirs publics ont réitéré vendredi leurs mises en garde contre tout débordement, à la veille d'un nouveau rassemblement à haut risque de "Gilets jaunes" à Paris. Tandis que plusieurs autres manifestations sont prévues dans la capitale.

Un "Gilet jaune" tient à bout de bras un drapeau français lors d'un blocage de l'accès à la raffinerie de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), le 22 novembre 2018.
Un "Gilet jaune" tient à bout de bras un drapeau français lors d'un blocage de l'accès à la raffinerie de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), le 22 novembre 2018. Jean-Paul Pelissier, Reuters
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Les forces de l'ordre s'attendent à une journée périlleuse à Paris, samedi 24 novembre, avec la manifestation prévue des "Gilets jaunes" sur le Champ-de-Mars. Mais des porte-paroles du mouvement refusent que ce rassemblement soit cantonné au vaste jardin public au pied de la Tour Eiffel – qui sera fermée samedi –, comme le demande le gouvernement.

Laetitia Dewalle, porte-parole des "Gilets jaunes" du Val d'Oise, a ainsi déclaré sur BFM TV : "Nous n'irons pas au Champ-de-Mars. Nous ne sommes pas partis pour faire un pique-nique géant sur un carré d'herbe mais bien pour faire une mobilisation citoyenne dans les rues de Paris".

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Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a pour sa part demandé aux "Gilets jaunes" de se conformer à la loi, et a mis en cause une "petite minorité extrêmement politisée" dont il a dénoncé les dérives.

"Quand je vois qu'hier circulent les adresses personnelles de parlementaires de La République en Marche, les adresses des familles de la LaRem, ça me rappelle des heures sombres de l'histoire", a-t-il déclaré sur France 2. "Ce n'est pas l'immense majorité des 'Gilets jaunes', dont je sais la sincérité, mais ce sont des petits groupes à qui on offre beaucoup de micros", a-t-il ajouté.

3 000 membres des forces de l'ordre mobilisés

Selon un bilan officiel arrêté le 22 novembre, les incidents qui ont émaillé les actions des "Gilets jaunes" depuis près d'une semaine ont fait deux morts, 606 blessés – dont 17 graves – parmi les manifestants, 134 blessés – dont trois graves – parmi les forces de l'ordre, 795 interpellations et 605 gardes à vue.

Quelque 3 000 membres des forces de l'ordre, notamment des unités mobiles, seront mobilisés samedi dans la capitale et les communes limitrophes pour ce seul événement, a précisé la préfecture de police de Paris.

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Le préfet de police, Michel Delpuech, a précisé sur BFM TV que le dispositif de protection mis en place "ne permettra aucun passage sur le bas des Champs-Élysées", qu'il empêchera les manifestants d'accéder à la place de la Concorde ainsi que de s'approcher du palais présidentiel ou de l'Assemblée.

"Nous aurons certes des effectifs en nombre sur ce secteur, qui sera sanctuarisé, mais nous aurons aussi des effectifs ailleurs pour intervenir en réactivité", a-t-il ajouté.

Risques "d'éventuels débordements"

Selon le secrétaire général du syndicat Alternative Police, Denis Jacob, les pouvoirs publics prévoient un dispositif capable de faire face à 30 000 manifestants. "Un grand nombre de policiers en repos vont être rappelés et des arrêtés vont être pris pour faciliter les interpellations dans les environs de l'Elysée, en cas de tentative d'accéder à des lieux non autorisés", a-t-il dit à Reuters.

L'une des inconnues réside dans le nombre de casseurs qui pourraient tenter de profiter de la manifestation.

"Nous savons qu'il y a des infiltrations d'ultra-droite et d'ultra-gauche. On peut s'attendre aussi à des descentes de bandes de banlieues et à la présence de 'black blocks'", souligne Denis Jacob. "Ceux qui refusent un rassemblement sur le Champ-de-Mars porteront la responsabilité d'éventuels débordements."

Plusieurs autres manifestations prévues

Le rassemblement annoncé des "Gilets jaunes" coïncide avec plusieurs autres manifestations et événements qui mobiliseront également les forces de l'ordre, samedi, à Paris.

Une manifestation contre les violences sexistes et sexuelles est prévue à partir de 14 heures place de l'Opéra. À la même heure, des policiers commenceront une "marche blanche" au Trocadéro – face au Champ-de-Mars mais de l'autre côté de la Seine – à la mémoire de leur collègue Maggy Biskupski, présidente de l'association "mobilisation des policiers en colère", qui s'est récemment suicidée.

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Suivra à 17 heures, au Parc des Princes, le coup d'envoi du match de football de Ligue 1 entre le PSG et Toulouse. Puis à 21 heures sera donné celui du test match de rugby France-Fidji, au Stade de France.

Le tout sur fond de menace terroriste persistante, comme l'ont rappelé jeudi le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, et son secrétaire d'État, Laurent Nuñez.

Avec Reuters

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