Sortir de l’impasse, et vite. Dix jours après les premiers blocages contre la hausse des prix des carburants et alors que de nombreux heurts ont émaillé la manifestation organisée par les « gilets jaunes », samedi 24 novembre, à Paris, Emmanuel Macron a décidé de reprendre la main. Selon son entourage et celui du premier ministre, Edouard Philippe, le chef de l’Etat prépare une série de mesures, qu’il doit annoncer avant son départ pour l’Argentine, mercredi 28 novembre, où il doit assister au sommet du G20 jusqu’à dimanche.
Officiellement, la fermeté est toujours de mise. Samedi, le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a imputé les dégradations commises à Paris à des « séditieux » de l’ultradroite et a annoncé que 101 personnes avaient été placées en garde à vue. Le président de la République a lui-même rendu hommage aux forces de l’ordre. « Honte à ceux qui les ont agressées. Honte à ceux qui ont violenté d’autres citoyens et des journalistes. Honte à ceux qui ont tenté d’intimider des élus. Pas de place pour ces violences dans la République », a-t-il tweeté dans la soirée.
Un message aux « gilets jaunes »
Mais, au-delà des discours de fermeté, Emmanuel Macron semble décidé à bouger. Mardi, le chef de l’Etat prononcera un discours à l’Elysée, lors duquel il présentera sa « stratégie » et sa « méthode » pour « la transition écologique ». L’occasion de tracer un certain nombre de perspectives en matière de production et de consommation d’énergie, dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Mais aussi d’adresser un message aux « gilets jaunes » et de montrer la considération de l’exécutif pour cette France périphérique en colère. « Il y aura de l’argent, des débats et une méthode », fait savoir l’Elysée.
Si le chef de l’Etat n’entend pas reculer sur la hausse des taxes pesant sur les carburants – « ce serait renoncer à la transition écologique et à notre crédibilité », plaide-t-on à Matignon –, M. Macron devrait dévoiler « des mesures de court terme et de long terme », assure un conseiller. Outre le renoncement aux péages urbains et l’ajournement de la taxe poids lourds, qui devaient être annoncés lors du conseil des ministres, lundi 26 novembre, plusieurs dispositions devraient être annoncées mardi.
La plus emblématique sera la création d’un Haut Conseil pour le climat, comme l’a révélé Le Journal du dimanche. Composé de treize personnalités, parmi lesquelles l’ex-négociatrice de la conférence sur le climat COP21 Laurence Tubiana, le directeur de la filiale française du WWF, Pascal Canfin, la coprésidente du comité scientifique du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), Valérie Masson-Delmotte, l’économiste Pierre Larrouturou ou l’ingénieur Jean-Marc Jancovici, cet organisme sera chargé de conseiller le gouvernement en matière de transition écologique mais aussi d’évaluer et de contrôler les mesures prises par l’exécutif.
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