Photo d'illustration d'Insight, la sonde (non-mobile) de la Nasa avec ses principaux instrument dont, au premier plan, le sismomètre SEIS de fabrication française.

Photo d'illustration d'Insight, la sonde (non-mobile) de la Nasa avec ses principaux instrument dont, au premier plan, le sismomètre SEIS de fabrication française.

NASA/JPL-Caltech

Après sept ans de travail et sept mois de voyage, tout va se jouer en sept minutes. Ce lundi, la sonde InSight, lancée par la Nasa, va tenter d'"atterrir" sur Mars lors d'une manoeuvre délicate. "Avec Mars, rien n'est jamais acquis. Mars est difficile", résumait dimanche Thomas Zurbuchen, chef du directorat scientifique de la Nasa.

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Ecouter la planète rouge

L'objectif de la sonde sera d'explorer l'intérieur de la planète et de sa formation, il y a plusieurs milliards d'années. Et donc indirectement de mieux comprendre la naissance de la Terre, seule planète rocheuse que l'homme a pu étudier jusque-là.

InSight est notamment équipé d'un sismomètre de conception française, SEIS, qui sera posé directement sur le sol de Mars et écoutera ses plus infimes vibrations. Les scientifiques de la Nasa pourront donc analyser les ondes de choc des météorites, les tremblements de terre, les craquements des couches rocheuses, et peut-être même les mouvements du magma profond.

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Un autre appareil, allemand, permettra de creuser jusqu'à cinq mètres de profondeur pour prendre la température de la planète.

"Marquer un but à 130.000 km de distance"

Mais avant de se livrer à ces analyses, InSight devra d'abord se poser. Et ce ne sera pas chose aisée : La sonde se déplacera alors à environ 20.000 km/h, soit trois à quatre fois plus qu'une balle de fusil, et devra viser un rectangle de 10 km sur 24 km sur la planète. Envoyée depuis la Terre, "c'est comme marquer un but à 130.000 km de distance", souligne la Nasa.

Le seul frottement de l'atmosphère fera aussi monter la température rapidement à 1500°C mais elle n'aura rien à craindre, bien à l'abri d'un bouclier thermique renforcé. Après un bref instant de chute libre, un parachute se déploiera et le robot sortira ses trois jambes pour finir la manoeuvre.

Une première depuis 2012

Sur Terre, le stress sera palpable : le signal libérateur indiquant qu'InSight est sain et sauf va mettre huit minutes à parvenir au centre de contrôle de la mission, situé au Jet Propulsion Laboratory JPL à Pasadena en Californie.

La dernière fois qu'un appareil s'était rendu sur la planète rouge, c'était en 2012. C'était le véhicule Curiosity de la Nasa, le seul encore actif sur cette planète voisine de notre Terre. Seuls les Etats-Unis ont réussi à y poser des robots. L'URSS a écrasé plusieurs atterrisseurs, tout comme les Européens, tout récemment en 2016. Rendez-vous à 19h47 précises, heure de Paris, pour suivre l'événement.

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