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Exploration

On a retrouvé des bactéries antibiorésistantes dans... la Station spatiale internationale !

Selon une publication scientifique de la Nasa, des bactéries multirésistantes (et non pas des punaises de lit) ont été retrouvées à bord de la Station spatiale internationale. 

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la station spatiale internationale

Les bactéries multirésistantes ne sont pas l'apanage des hôpitaux : on en a retrouvé sur les toilettes de la Station spatiale internationale.

Nasa/ESA

Cette bactérie s'appelle Enterobacter bugandensis, et on l'a retrouvée dans l'espace... Rassurons-nous : dans l'espace confiné de la Station spatiale internationale, où elle a voyagé en passager clandestin depuis la Terre, avant de continuer à se multiplier. Et même plus précisément dans les toilettes, ainsi que sur la plate-forme d'entraînement physique des astronautes. Le problème ? Les souches identifiées seraient multirésistantes aux antibiotiques. A priori non pathogènes pour l'instant, elles pourraient toutefois le devenir moyennant quelques mutations... et poser un problème sanitaire majeur dans l'espace clos de la Station ! 

Certaines variantes de E. bugandensis ont en effet été associées à des infections sévères. Il ne s'agit ici que de bactéries, et non pas de punaises de lit comme on a pu le lire ailleurs, la confusion étant issue d'une traduction erronée de "bug". Le tout a été rapporté par des chercheurs de la Nasa dans la revue scientifique BMC Microbiology en novembre 2018, mais la découverte de ces bactéries date de mars 2015.

Des souches résistantes aux antibiotiques, mais pas virulentes... pour l'instant

Pour caractériser ces Enterobacter bugandensis spatiaux, les chercheurs ont d'abord procédé au séquençage de leur génome. "Nous avons mis en évidence 5 souches [issues des prélèvement dans l'ISS], qui étaient génétiquement proches de 3 souches récemment apparues sur Terre de la bactérie Enterobacter bugadensis, associées à des infections (comme l'indique cette publication de Nature) chez des nourrissons ou des personnes immunodéprimées", explique dans un communiqué le co-auteur Kasthuri Venkateswaran, du Jet Propulsion Laboratory Biotechnology and Planetary Protection Group. 

VIRULENCE. En comparant le génome des souches "spatiales" d'E. bugadensis avec ses cousines terriennes, les chercheurs de la Nasa ont pu mieux évaluer les risques, notamment sa résistance aux antibiotiques et son pouvoir pathogène. Au final ? Selon les analyses numériques des chercheurs, elles ont 79% de probabilité de devenir pathogènes, ce que devront confirmer des analyses ultérieures.

Un problème sanitaire pour les missions futures ?

Les 3 souches comportent ainsi 12 gènes associés à un caractère pathogène accru. "Étant donné la multirésistance [aux antibiotiques] des génomes identifiés, ces bactéries posent un sérieux problème sanitaire pour les missions futures", alerte dans un communiqué Nitin Singh, auteur principal, du même laboratoire de la Nasa. "Le danger posé par un germe pathogène comme celui-ci dépend beaucoup des conditions environnementales. Il faudra désormais comprendre comment les conditions particulières rencontrées sur la Station spatiale, comme la microgravité, peuvent influencer sur leur virulence."

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