Transition écologique : «Une grande concertation de terrain», oui, mais comment ?

En plein conflit avec les Gilets jaunes, Emmanuel Macron a annoncé un grand débat national. Cette consultation, qui va durer trois mois, doit permettre de faire remonter des propositions émanant directement des citoyens.

 Le président de la République a présenté sa méthode pour assurer la transition écologique, ce mardi.
Le président de la République a présenté sa méthode pour assurer la transition écologique, ce mardi. AFP/Christof Stache

    Maintenant, la parole est au peuple! C'est en substance le message adressé ce mardi par Emmanuel Macron lors de son discours présentant la feuille de route énergétique des prochaines années. Dans un contexte d'incertitude et de colère liées au pouvoir d'achat, le président de la République s'en remet donc à l'avis des Français qui vont être consultés au cours des trois prochains mois.

    Le but ? Sortir de la crise des Gilets jaunes en faisant des propositions qui auront émané directement des citoyens. Manière aussi, pour le chef de l'État, de remettre un peu d'horizontalité dans sa pratique du pouvoir, lui qui est si souvent accusé d'être un président qui décide seul depuis Paris. « On a beaucoup fait pour moderniser le pays. Il nous faut maintenant le démocratiser », concède le député LREM Aurélien Taché.

    « L'idée, c'est de dire qu'on a peut-être des solutions à Paris, mais il faut en parler avec tout le monde », explique un proche d'Édouard Philippe, à propos de cette grande concertation de terrain. Charge a justement été donnée au Premier ministre d'en définir le modus operandi. Comment sera organisée cette consultation ? Les réunions se tiendront-elle à l'échelon des régions, des départements ou des communes ? Et par qui seront-elles animées ?

    Doutes et déception chez les députés de l'opposition

    « Rien n'est arrêté. Il va d'abord consulter les membres du Conseil national de la transition écologique, notamment des élus locaux, des représentants de la société civile ou encore des organisations d'employeurs et syndicales, pour présenter d'ici vendredi la méthode », explique Matignon.

    Ce mardi, les parlementaires de la majorité ont également fait savoir qu'ils entendaient bien s'investir dans cette consultation, qui « permettra de recenser les initiatives locales pour voir comment les étendre et les concrétiser sous forme d'un décret ou d'une loi », commente le président de la commission des Affaires économiques, Roland Lescure.

    Ce qui n'empêche pas les députés de l'opposition d'exprimer clairement leurs doutes, voire même leur déception. « À ceux qui se demandent comment boucler leur budget dans trois jours, Emmanuel Macron répond : rendez-vous dans trois mois… », grince ainsi Marine Le Pen. « Plutôt que d'agir aujourd'hui, Macron va relancer trois mois de concertation, un Haut conseil… Dix ans après le Grenelle de l'environnement, cinq ans après la conférence environnementale. Inaction coupable », y va carrément Julien Bayou, le porte-parole des Verts.