Dominer n’est pas gagner. L’OL a mis beaucoup de cœur à l’ouvrage, mardi 27 novembre, pour confirmer cette maxime footballistique. Lors d’une première période de haut vol, sûrement leur meilleure depuis le début de saison, les Lyonnais ont déployé un jeu flamboyant mais ont manqué terriblement d’efficacité dans le dernier geste. Face à Manchester City, l’un des favoris de la Ligue des champions, la punition a été immédiate.
Malheureusement, elle n’est pas dénuée de conséquences, puisque ce score de 2-2, après avoir mené deux fois, n’est pas suffisant pour offrir la qualification directe en huitièmes de finale. Dans l’autre rencontre, le troisième but tardif du Chakthar Donetsk sur la pelouse d’Hoffenheim (3-2), douche les espoirs lyonnais. Terrible paradoxe, malgré 4 points pris face à l’ogre City, entraîné par Pep Guardiola, l’OL court encore après son destin.
Avec 7 points, la deuxième place du groupe F n’est en effet pas encore acquise. Les Ukrainiens de Donetsk, 5 points, sont en mesure d’éliminer Lyon en cas de succès le 12 décembre lors de la prochaine réception du club français.
Doublé pour Cornet
Après le match, le président lyonnais, Jean-Michel Aulas, a tenu un discours positif.
« Le foot, c’est ça, des matchs comme ce soir. On a vu une formidable équipe de Lyon face à une formidable équipe de City. C’était un match de très haut niveau comme au match aller, comme contre Marseille et même comme la première période face au PSG, a-t-il déclaré, fier de ses troupes. Il faut retenir le positif qui se trouve être la qualification acquise en Ligue Europa, et puis notre qualification en 8es à jouer à Donetsk. Je ne peux pas croire qu’avec ces mêmes joueurs on n’aille pas plus loin. J’ai une confiance absolue en Bruno et en eux. »
Lors des 45 premières minutes, c’est d’abord Memphis Depay (13e minute), puis Maxwel Cornet (29e) qui ont tremblé, seul, à quelques mètres du gardien mancunien, le Brésilien Ederson. Et lorsque la maladresse a disparu, c’est la barre transversale des champions d’Angleterre qui a repoussé la magnifique tentative acrobatique de Cornet (43e), virevoltant ce soir.
Souvent remplaçant, l’international ivoirien a cru délivrer les siens en deux superbes actes : il a ouvert le score d’un superbe tir enroulé en pleine lucarne (55e) avant d’inscrire le deuxième but au bout d’une échappée lointaine (81e). Mais, comme à son habitude, trop souvent cette saison, l’OL s’est montré incapable, par deux fois, de conserver le score.
La première égalisation anglaise n’a pas tardé. Sept minutes plus tard, le défenseur français Aymeric Laporte trompait Anthony Lopes d’une tête au deuxième poteau (62e). La seconde est survenue encore plus vite, moins de deux minutes ont suffi à Sergio Agüero (83e).
Match décisif en Ukraine
Le club rhodanien peut regretter ces occasions envolées dans le ciel décinois et cette fragilité au moment de gagner. Lyon aurait pu être qualifié au soir de la quatrième journée. Au lieu de cela, il faudra batailler dans les durs frimas ukrainiens. Il y avait de la frustration chez l’entraîneur lyonnais, Bruno Génésio, qui a cependant tenu un discours semblable à celui de son président : « Nous sommes frustrés de ne pas être qualifiés ce soir, mais on doit retenir le positif. On était encore dans l’euphorie de notre but sur la deuxième égalisation. On a concédé un corner évitable et commis une erreur de marquage. Mais, à part ça, je ne peux que féliciter mes joueurs. »
D’autant que cette année, Lyon s’est fait une spécialité d’offrir un grand huit émotionnel à ses supporteurs. En deux matchs face aux Allemands d’Hoffenheim, les joueurs olympiens ont été rejoints à chaque fois dans les arrêts de jeu (3-3 et 2-2). Contre le Chakhtar Donetsk, il avait fallu attendre d’être mené par deux buts d’écart, dans un stade à huis clos, avant de commencer à jouer, d’égaliser et de manquer là aussi quelques balles de match.
Lyon n’a plus gagné depuis sa victoire inaugurale à Manchester, soit quatre matchs européens de suite. Une ultime bataille devra donc être menée lors d’une rencontre, délocalisée à Kharkiv, qui s’annonce terrible.
Par le passé, l’OL avait échoué à deux reprises lors de matchs décisifs qu’il fallait absolument gagner dans des conditions climatiques difficiles : en mars 2001 à Moscou et en décembre 2002 face à Rosenborg, dans le nord de la Norvège. Jean-Michel Aulas refuse d’envisager un tel scénario : « Je reste persuadé que ce que nous méritons va se concrétiser lors du dernier match. » Surtout qu’à défaut de gagner ses joueurs pourront cette fois se contenter de ne pas perdre.
Voir les contributions
Réutiliser ce contenu