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La période des pull-overs criards et des chansons de Noël est officiellement lancée. Soit le top départ pour Disney, qui commence à dégainer ses blockbusters familiaux de fin d'année. Avant de déballer le très attendu Retour de Mary Poppins quelques jours avant les fêtes, le studio aux grandes oreilles nous propose Casse-Noisette et les Quatre Royaumes, inspiré de la nouvelle de E.T.A. Hoffmann Casse-Noisette et le Roi des souris (1816) et du célèbre ballet-féerie de Tchaïkovski (1892).
Que les aficionados de ballet ne s'y méprennent cependant pas : le long-métrage des réalisateurs Lasse Hallström (Hatchi) et Joe Johnston (Captain America : The First Avenger) n'a rien d'une véritable adaptation et se contente de picorer quelques éléments emblématiques de ces deux œuvres pour en faire un conte pour enfants. Cette version suit donc Clara Stahlbaum, jeune Londonienne de l'époque victorienne qui pénètre dans le monde parallèle des Quatre Royaumes pour retrouver la clé qui lui permettra d'ouvrir un cadeau de Noël offert par sa défunte mère. Dans cet univers magique, l'héroïne fait la connaissance de Philip, un soldat casse-noisette qui l'aidera à sauver les royaumes d'une terrible menace. Bref, Casse-Noisette n'est clairement pas le film pop corn à aller voir entre amis. En revanche, malgré un scénario un peu facile et des personnages aux motivations trop évidentes, le dernier né des studios Disney reste une valeur sûre pour un après-midi ou une soirée en famille en période de fêtes. La preuve par trois.
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Des décors et des costumes féeriques
Le budget de production de Casse-Noisette et les Quatre Royaumes (120 millions de dollars, tout de même !) n'est visiblement pas allé dans les poches des scénaristes, mais plutôt dans celles des concepteurs visuels de l'univers du film, assez réussi. Pas étonnant lorsqu'on sait que le réalisateur Joe Johnston a fait ses premiers pas au cinéma en tant que responsable des effets visuels de La Guerre des Étoiles et de L'Empire contre-attaque. Dans ce Casse-Noisette, le spectateur est immergé dans un monde imaginaire féerique, à mi-chemin entre Narnia et le Pays des Merveilles, peuplé de personnages hauts en couleur aux coiffures et costumes travaillés à l'extrême, tous plus extravagants les uns que les autres. De l'atelier d'invention de Dosselmeyer au château royal, on note également le souci du détail apporté à chaque décor, chaque ornement, chaque pièce de mobilier, chaque bout de tapisserie. Un style exubérant assumé qui ne manquera pas de faire voyager les plus jeunes aux pays des Délices, des Fleurs, des Flocons de Neige et de l'Amusement.
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Un casting cinq étoiles
Les adultes seront heureux de retrouver quelques pointures du cinéma au casting de ce nouveau Disney, à commencer par Morgan Freeman, qui incarne un touchant et facétieux Dosselmeyer, parrain de Clara et inventeur hors pair. Helen Mirren est également à l'affiche dans la peau d'une mère Gingembre blafarde et terrifiante au visage craquelé. Enfin, Keira Knightley, rare sur les plateaux de cinéma depuis quelque temps, incarne une étonnante et loufoque Fée Dragée à la voix suraiguë tout de rose vêtue. Les enfants s'identifieront certainement plus à l'héroïne du film, la jeune actrice Mackenzie Foy (mais si, rappelez-vous, la fille de Bella et Edward dans la saga Twilight !), très convaincante dans son rôle d'aventurière téméraire et mordue de science. XXIe siècle oblige, elle propose une version du personnage de Clara plus moderne et indépendante que les précédentes adaptations de Casse-Noisette, et montre qu'une princesse n'a pas besoin de prince pour s'accomplir et filer une bonne raclée aux méchants.
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Une bonne dose de Noël
À quelques semaines des fêtes, rien de tel que des centaines de bougies, des sapins richement décorés, des paquets cadeaux par dizaines et des paysages enneigés pour faire le plein de magie de Noël. On aimerait d'ailleurs beaucoup partager l'opulent réveillon de Clara et de sa famille auprès de l'aristocratie londonienne dans le somptueux manoir de Dosselmeyer, et participer nous aussi à ce grand bal de Noël rythmé par la musique de Tchaïkovski. Et pourquoi pas assister à la magnifique scène de ballet donnée aux Quatre Royaumes, moment de grâce du long-métrage. Pour cocher toutes les cases du film de Noël, Casse-Noisette et les Quatre Royaumes nous sert bien évidemment une morale convenue sur le difficile thème du deuil et un épilogue plein de bons sentiments sous le signe d'une réconciliation père-fille. Le tout saupoudré d'une bonne couche de flocons de neige. Soit un long-métrage en forme de friandise sucrée pour enfants, facile et agréable à déguster, même si l'on ne se souviendra sans doute pas de son goût demain.
« Casse-Noisette et les Quatre Royaumes », de Lasse Hallström et Joe Johnston. 99 minutes. Sortie le 28 novembre.