La Réunion: Girardin tente d'apaiser les gilets jaunes

La ministre des Outre-mer Annick Girardin est arrivée ce mercredi matin à La Réunion, où elle a immédiatement rencontré des "gilets jaunes", avec lesquels elle compte "dialoguer" pendant "plusieurs jours" pour "trouver les points de sortie de cette crise". La ministre a défendu la politique du gouvernement et annoncé des mesures particulières pour répondre à la situation de l'île.

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Après avoir atterri à 10h00 (07h00 à Paris), elle s'est rendue sur le rond-point situé à proximité de l'aéroport de l'île où l'attendaient quelque 2000 gilets jaunes. Avant son arrivée, les leaders du mouvement avaient appelé à un blocage total de l'île ce jour.

Petites retraites, chômage: dans des échanges animés mais respectueux, ponctués par des "Préfet démission" ou des "Macron démission", les manifestants ont exposé leurs difficultés à boucler les fins de mois, mais aussi leur sentiment d'"humiliation": "Madame la ministre, nous ne sommes pas des sauvages".

"La Réunion est fille de la République", a assuré la ministre, tout en reconnaissant qu'elle est "l'un des territoires les plus inégalitaires entre ceux qui touchent le plus et ceux qui touchent le moins". "Vous avez raison de crier votre colère, je suis là pour l'entendre", a-t-elle insisté en promettant "la transparence" sur le coût de la vie et "la construction des prix et des salaires", sans toutefois en dire plus.

Lors d'un discours dans l'après-midi, Annick Girardin a défendu les mesures gouvernementales: suppression de la taxe d'habitation pour 80% des foyers, revalorisation de 365 euros net par an de la prime d'activité pour les 60 000 Réunionnais qui en bénéficient, minimum vieillesse porté à 900 euros par mois.

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Elle a également égrené des mesures spécifiques pour l'île: création de 1 500 nouvelles places de crèches, de 15 nouveaux centres sociaux de proximité, de 5 "points conseil budget" pour accompagner les familles. Ainsi qu'un programme "pour permettre de baisser le prix des produits alimentaires pour les tout petits, comme le lait maternisé", et "des petits-déjeuners offerts" dans les écoles "là où les enfants viennent le ventre vide le matin".

Face à ses interlocuteurs, la ministre a dit, sous des applaudissements, qu'elle allait "demander aux forces de l'ordre de respecter les manifestations pacifiques". Elle a aussi demandé aux manifestants de "bloquer le moins possible", critiquant "certains qui voudraient que La Réunion reste dans le chaos", alors qu'une vingtaine de barrages bloquants restaient en place mercredi matin, bien loin des 300 visés par les gilets jaunes pour la venue de la ministre.