A quelques jours de l’ouverture de la conférence sur le climat (COP24) à Katowice, en Pologne, la Commission européenne devait publier, mercredi 28 novembre, sa stratégie de long terme pour que l’UE parvienne à l’objectif « zéro émission de gaz à effet de serre » en 2050. « Nous n’entendons pas lancer de nouvelles politiques ou revoir les objectifs européens pour 2020, précise avec réalisme Miguel Arias Canete, le commissaire à l’énergie et à l’action pour le climat. Nous fixons un cap nécessaire afin d’atteindre les objectifs de l’accord de Paris en matière de température, en conformité avec les récentes recommandations du GIEC. »
La Commission ne fera plus de propositions avant la fin de son mandat. La réforme du système d’échange de quotas d’émissions carbone est achevée, les objectifs d’efficacité énergétique et de mix énergétique à l’horizon 2030 ont été validés à la fois par les Etats membres et le Parlement de Strasbourg (économies d’énergie de 32,5 %, et part des énergies renouvelables de 32 % dans le mix énergétique).
Reste à trouver un accord final sur les réductions d’émissions de CO2 des voitures et des camions. Dans ce domaine, M. Canete se montre optimiste : « Les Etats sont allés au-delà de ce que proposait la Commission initialement [30 % de réductions d’ici à 2030]. Désormais, dans les tractations finales avec le Parlement européen, on discute même d’un objectif de réductions qui devrait se situer entre 35 % et 40 % », souligne-t-il.
« Une position unie »
Ces politiques devraient conduire à une réduction globale des émissions de gaz à effet de serre de 45 % d’ici à 2030, et d’environ 60 % en 2050. « Ce n’est pas suffisant pour respecter les objectifs de long terme de limitation du réchauffement climatique », reconnaît la Commission. « Nous voulons ouvrir un débat, avec la société, les ONG, le Parlement européen, les Etats membres, leurs Parlements nationaux : comment allons-nous concrétiser l’accord de Paris et, surtout, réagir au dernier rapport du GIEC [qui invite les Etats à agir massivement pour limiter le réchauffement à 1,5 °C] ? », interroge M. Canete.
En octobre, les experts ont prévenu que les réductions des émissions de gaz à effet de serre inclus dans l’accord de Paris ne suffiront pas à contenir l’élévation des températures. Mi-novembre, les ministres de l’environnement de dix pays (Finlande, Danemark, Suède, France, Italie, Luxembourg, Portugal, Slovénie, Espagne, Pays-Bas) ont réclamé une stratégie « zéro carbone » de l’UE d’ici à 2050.
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