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Les savoir-faire liés au parfum de Grasse au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco

Un panier de fleurs de Jasmin cultivées à Grasse pour en faire du parfum. PASCAL GUYOT/AFP

La région de Grasse, dans le sud-est de la France, est un haut lieu mondial de la fabrication des parfums depuis le XVIe siècle.

«Après 10 années de procédure, nous sommes très très heureux de ce beau résultat», se réjouit le sénateur des Alpes-Maritimes et ancien maire de Grasse, Lean-Pierre Leleux. Comme l'art du pizzaïolo napolitain, la fabrication des orgues et leur musique en Allemagne ou encore le kochari, danse collective traditionnelle arménienne en 2017, les savoir-faire liés au parfum de Grasse font désormais partie de la prestigieuse liste du patrimoine culturel immatériel (PCI) de l'Unesco qui en compte déjà 399.

Son objectif, sauvegarder et représenter la diversité de traditions, de cultures transmises de génération en génération. Pour la treizième fois, les 24 membres du comité de sélection de l'Unesco sont réunis du 26 novembre au 1er décembre pour étudier la quarantaine de demandes d'inscription reçues cette année.

«Une candidature longue et compliquée»

Jean-Pierre Leleux, président de l'association du patrimoine vivant du pays de Grasse, porte le dossier de candidature depuis ses débuts, en 2008. «C'est une démarche longue et compliquée», souligne-t-il. L'association a d'abord dû convaincre le ministère de la Culture de les inscrire sur la liste nationale, la France faisant partie des 178 États signataires de la convention de 2003. C'est cette convention qui est à l'origine de la création du patrimoine culturel immatériel.

Ce fut ensuite à l'ambassadeur français auprès de l'Unesco de défendre les trois savoir-faire du pays de Grasse, que la France, en 2016, a finalement choisi de présenter au comité intergouvernemental. Ce dernier est composé de 24 des 178 États signataires. «Ce à quoi s'attache le comité, c'est la dimension sociale importante, le fait qu'il y ait une communauté derrière et dont c'est un élément d'identité important», détaille au Figaro,Laurent Stefanini, l'ambassadeur de France auprès de l'UNESCO et présent au comité.

Cette année, la France présente aussi une candidature collective sur l'art de la construction en pierre sèche avec huit autres pays dont la Slovénie ou encore l'Espagne. Chaque pays peut en effet défendre deux dossiers: un, seul, et un autre conjointement avec d'autres pays.

«Une reconnaissance universelle»

L'association grassoise défend, elle, «une culture traditionnelle et ancestrale de la plante à parfum», explique Jean-Pierre Leleux. «Nous avons assis notre démarche sur trois socles: la culture de la plante à parfum, la connaissance des matières premières végétales et leur transformation en essence. Et enfin, l'art de composer le parfum, c'est-à-dire, la conjugaison de toutes ces essences pour en faire un produit harmonieux.»

Si cette activité se transmettait jadis «de père en fils», «depuis un siècle, les cultures de plantes à parfum se sont considérablement réduites en termes de superficie cultivée», regrette Jean-Pierre Leleux. Selon lui, figurer sur la liste de l'Unesco apporter «un coup de projecteur sur le territoire et le valorise», mais il n'y a aucun objectif économique, précise-t-il. L'association ne recevra pas de financement de la part de l'Unesco mais «une reconnaissance à l'égard de ces générations passées, tous ces gens qui se sont transmis ces savoir-faire particuliers», conclut-il. «C'est une reconnaissance universelle de ces pratiques qui doivent être préservées», abonde Laurent Stefanini.

D'autant que les États qui soutiennent une candidature s'engagent sur des actions à mettre en œuvre dans cet objectif. Même si les recommandations du comité ne sont pas contraignantes, l'Unesco peut décider de retirer de la liste un élément si ce dernier n'a pas été assez préservé, explique l'ambassadeur.

Les savoir-faire liés au parfum de Grasse au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco

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4 commentaires
  • Gabriel Caillaut 1

    le

    Bon c'est bien mais inutile d'en faire tout un patacaisse. Franchement cela ne pas aider notre pays à être compétitif, à créer des emplois. Cela ne va pas non plus faire baisser les taxes alors...

  • JSadblack

    le

    Qui paye ? À quoi ça sert ? Quel intérêt ? Ma retraite ? Macron ?

  • exiled french

    le

    C'est surtout une industrie.. il est fortement déconseillé de laissé trop longtemps sa voiture dans ce coin sous peine de la retrouver décolorée..

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