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Energie

Pétrole : pourquoi les cours plongent à 50 dollars

En deux mois les cours pétroliers ont perdu 30% de leur valeur en raison d'une hausse de la production de l'Opep et des États-Unis. Explications.

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L'EIA RÉDUIT SA PRÉVISION DE PRODUCTION US EN 2019

Lors de la semaine achevée le 23 novembre, les réserves commerciales de brut aux États-Unis ont progressé de 3,6 millions de barils pour s'établir à 450,5 millions. Une annonce qui a alimenté la baisse des cours.

Nick Oxford

Jusqu'où va finir le baril de pétrole? Depuis leur pic début octobre, les cours ne cessent de s'effondrer. En presque deux mois, le WTI (référence américaine) est ainsi passé de 76 à 50 dollars et le Brent (mer du Nord) a lui chuté de 86 à 59 dollars. Une dégringolade vertigineuse -les cours sont au plus bas depuis un an- qui tient à trois facteurs et explique la baisse des prix à la pompe.

1. L'Arabie saoudite atteint des niveaux records

Sous la pression d'un Donald Trump soucieux de ménager le consommateur américain avant les élections de mi-mandat, le royaume wahhabite a accepté en septembre d'augmenter sa production pour contenir un baril en pleine ascension -entre octobre 2017 et octobre 2018 le Brent avait gagné 37 dollars et  le WTI 30. Résultat: en novembre, Riyad a porté sa production de pétrole à un niveau record. Selon une source citée par Reuters, la production saoudienne a atteint un niveau historique de plus de 11 millions de barils par jour ce mois-ci. Ce niveau est en hausse d'environ 0,5 million de barils par jour, soit 0,5% de la demande mondiale, par rapport à octobre, et supérieur de plus d'un million à son niveau de début 2018, alors que Riyad réduisait sa production avec le reste de l'Opep.

Toutefois le royaume pourrait fermer les vannes ces prochains mois. Mi-novembre, le ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Faleh a en effet annoncé que Riyad envisageait de réduire sa production de 500.000 barils par jour en décembre en raison d'une baisse saisonnière de la demande. Ce dernier a également déclaré que l'Opep et ses alliés étaient d'accord sur la nécessité de réduire l'an prochain l'offre pétrolière mondiale d'environ un million de barils par jour par rapport à son niveau d'octobre afin de rééquilibrer le marché et de doper les cours. Et selon plusieurs observateurs, le G20 qui s'ouvre vendredi à Buenos Aires pourrait être l'occasion de provoquer cette remontée des cours. "Nous nous attendons à une baisse (de la production) de l'Opep et que cette annonce débouche sur une reprise des cours (du Brent)", écrit la banque dans une note à ses clients. Des sources pétrolières saoudiennes ont également signalé qu'elles visaient un prix supérieur à 70 dollars le baril ces prochains mois.

2. Le pétrole de schiste américain est en plein boom

Autre raison qui explique cette chute: le pétrole de schiste américain se porte mieux que jamais. Les stocks de pétrole brut aux États-Unis ont augmenté pour la dixième semaine de suite, portés par une production américaine record, selon les chiffres publiés ce mercredi 28 novembre par l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA). Lors de la semaine achevée le 23 novembre, les réserves commerciales de brut ont progressé de 3,6 millions de barils pour s'établir à 450,5 millions, alors que les analystes interrogés par l'agence Bloomberg anticipaient une hausse plus modeste d'un million de barils.

Cette nouvelle augmentation des réserves a été en partie alimentée par le maintien de la production à un niveau record, les Etats-Unis ayant extrait en moyenne 11,7 millions de barils d'or noir par jour sur la période, comme la semaine précédente. Les raffineries ont de leur côté accéléré la cadence après leurs travaux de maintenance du début de l'automne: elles fonctionnent en moyenne à 95,6% de leurs capacités, contre 92,7% la semaine précédente et 90,1% deux semaines auparavant.

3. L'Iran continue d'exporter une partie de son pétrole

Troisième point qui explique ces niveaux de production record du brut: contrairement à ses déclarations va-t-en-guerre contre Téhéran, Donald Trump a accepté d'assouplir les sanctions américaines contre l'Iran. "Elles ont moins d'effet que prévu ce qui permet à Téhéran d'exporter encore une grande quantité de pétrole en Chine et en Inde", analyse Benjamin Louvet, gérant matières premières chez OFI AM. Pékin et New Delhi font en effet partie des huit pays que l'administration américaine a autorisés à acheter du brut iranien durant encore six mois.

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