La cité pré-olympique à 1850 m d'altitude dans les Pyrénées-Orientales a été voulue par le Général de Gaulle pour effacer à Mexico, en 1968, l'échec de Tokyo quatre ans plus tôt.

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Depuis sa création, sans compter les titres mondiaux ou continentaux, ce sont 107 sacres aux JO, mais aussi 56 médailles d'argent et 117 de bronze, pour des sportifs de diverses nationalités et de multiples disciplines. Anecdotiquement, la 100e médaille d'or olympique a été remportée par le boxeur français Tony Yoka.

L'histoire et la réussite de la cité pré-olympique, devenue depuis Centre national d'entraînement en altitude (CNEA), ont débuté bien avant sa construction officielle. Cyclistes, escrimeurs, boxeurs... bénéficiaient depuis longtemps du climat favorable et de la latitude la plus basse de France, où il y avait eu des sanatoriums. Le marathonien Alain Mimoum, champion olympique en 1956, est venu s'y préparer, selon Jean-Claude Pousse, directeur du lieu en 1969.

La première championne à fréquenter Font-Romeu a été Colette Besson, sacrée aux JO de 1968 à Mexico. A l'époque, après les entraînements, la sprinteuse de 400 m dormait sous une tente avec son entraîneur, persona non grata à la fédération française d'athlétisme.

Colette Besson est devenue au fil des ans le porte-drapeau de ce haut-lieu de préparation. Une piste d'athlétisme est baptisée à son nom.

- Attirer Kevin Mayer -

En consultant les palmarès des JO ou mondiaux à travers le prisme de Font-Romeu, régulièrement des noms célèbres apparaissent; du nageur russe Alexander Popov au quadruple champion olympique Mo Farah (5.000 m, 10.000 m) en passant par la détentrice du record du monde du marathon Paula Radcliffe.

Ces deux athlètes britanniques sont des résidents de la commune pyrénéenne tout comme l'ex-cycliste Sylvain Chavanel alors que les athlètes Yohann Diniz (marche), Mahiedine Mekhissi-Benabbab (3.000m steeple) et l'Algérien Taoufik Makhloufi (1.500m, 800m) sont des habitués.

L'actuelle ministre des Sports, la nageuse Roxana Maracineanu, championne du monde du 200 m dos en 1998, y est elle venue avant de remporter l'argent aux JO de Sydney (2000).

Cette année, alors que le CNEA a fêté son jubilé -même si les premiers athlètes sont arrivés officiellement en février 1967- six médailles d'or sont venues des JO de Pyeongchang enrichir le palmarès: l'Italienne Arianna Fontana et la Néerlandaise Suzanne Schulting en Short Track, trois pour Martin Fourcade, originaire du coin et déjà auteur d'un doublé à Sotchi 2014, et Perrine Lafont dans l'épreuve de bosses.

En revanche, il y a un champion qui n'est jamais venu et que le CNEA tente d'attirer: le décathlonien Kevin Mayer qui s'entraîne au Creps de Montpellier, dont dépend Font-Romeu.

"Maintenant qu'il est sur le toit du monde de sa discipline, il faut vraiment qu'il y soit et vienne chez nous, souligne Francis Distinguin, responsable du haut-niveau du CNEA. Avec nos installations, il pourrait encore améliorer son record".

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