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Salon jeunesse de Montreuil: nos pépites de la littérature jeunesse

Le rendez-vous des petits amoureux de la lecture propose sur ses étalages une corne d'abondance d'ouvrages. STEPHANE DE SAKUTIN/AFP

Comme chaque année, le grand rendez-vous des petits amoureux de la lecture promet un large éventail de livres jeunesse. Le Figaro en sélectionne cinq.

Dis-moi ce que tu aimes, je te dirai ce que tu lis. La formule pourrait être celle du Salon du livre jeunesse de Montreuil. Romans, albums jeunesse, bandes dessinées, livres audios... Chaque année, le rendez-vous des petits amoureux de la lecture se refait une beauté et propose sur ses étalages une corne d'abondance d'ouvrages. Des livres notamment remarqués par les enfants.

Trois jeunes jurys, âgés de 8 à 12 ans, ont récompensé Manuel Marsol de la Pépite «livre illustré» pour son livre Duel au soleil (L'Agrume). Dans la catégorie roman, ils ont couronné L'enfant de poussière, par Patrick K. Dewdney, illustré par Fanny Etienne-Artur (Au Diable vauvert) et dans la catégorie bande dessinée Un gentil orc sauvage, de Théo Grosjean (Delcourt). Le jury de critiques littéraires des Pépites a quant à lui décerné sa Pépite d'or à Raphaële Frier et Julien Martinière pour leur livre illustré Le tracas de Blaise (L'Atelier du poisson soluble). Qu'ils soient grands ou petits, les lecteurs se plaisent toujours à lire et découvrir la littérature jeunesse. Le Figaro sélectionne cinq livres.

● Pour les plus petits: Un petit lapin se cache dans le jardin, (Milan), de Mathis et Aurore Petit

Milan

Mais qu'est-ce donc là, au milieu des choux? Un petit lapin se cache dans le jardin. On ne voit que ses deux oreilles qui dépassent. «Cherchez-moi, coucou coucou», nargue le petit animal au fermier qui passe et repasse. Et là, qu'y a-t-il? Une petite souris! «Turlututu, Je me cache sous une laitue», couine la coquine. L'éleveur entend tout, mais ne voit rien. Tout ce petit monde lui passe sous le nez: tortue comme asticot. Et alors qu'il fait tomber ses lunettes, un gros crocodile arrive. Que va-t-il se passer?

Le dessin tout en rondeur et en couleur se conjugue à merveille avec la comptine revisitée par Mathis et Aurore Petit. On aime à chanter cette histoire qui se lit comme un refrain. Un joli livre illustré qui donnera le goût de la lecture -et de la poésie- aux enfants.

● Pour les amoureux de la nature: Comme un grand, (Gauthier Languereau), de Rachel Bright et Jim Field

Gauthier Languereau

Petit Loup est un louveteau. Il se sent fort et courageux. «Regardez-moi! Je suis grand, je suis méchant», lance-t-il en montrant les dents. Sa famille lui dit d'être patient, mais Petit Loup n'en fait qu'à sa tête. Un jour, alors que toute la meute doit trouver un nouvel abri, une tempête de neige se met à souffler. Petit Loup est trop petit, trop faible. Ralentit le pas et se perd. Il voudrait crier, mais Petit Loup est trop fier. Et alors que la glace craque sous ses coussinets, Petit Loup va faire la rencontre de tout un nouveau monde...

Chacun s'en souvient, quand on est enfant, on ne rêve que d'une chose: devenir grand. Rachel Bright et Jim Field rappellent cette lubie avec brio dans leur album illustré. Comme un grand montre combien la famille et les amis sont très importants. Un conte aussi léger que le crayon, fin et touchant.

» LIRE AUSSI - Salon jeunesse de Montreuil: nos cinq livres coup de cœur

● Pour les philosophes: Le plus long des chemins, (Le Tripode), de Nicolás Arispe

Le Tripode

Arbres, troncs, bambous... Huang Liu s'est isolé dans la forêt pour méditer. Un jour alors qu'il pense avoir atteint l'illumination, le petit renard décide de sortir de sa retraite pour en avertir son maître. Mais le monde est plein d'embûches. Plein de tentations. Huang Liu ne cède pas, court et esquive les dragons, les oiseaux et les poissons. Et alors qu'il arrive devant le sage, prêt à se targuer d'en être devenu un, ce dernier à une dernière leçon à inculquer à son disciple.

Il y a un petit animal carrollien qui se cache sous la plume de l'argentin Nicolás Arispe. Un goût pour le noir et la quête de sens. Le plus long des chemins est un conte en noir et blanc qui nous interroge sur notre vision du monde. Empreint de poésie et de philosophie, il nous invite à prendre le temps de regarder ce qui entoure Huang Lui. La réponse à ses questions est à ses pieds. Elle a toujours été là.

● Pour les artistes: L'homme qui plantait des arbres, (Gallimard Jeunesse), de Jean Giono, illustré par Olivier Desvaux

Gallimard jeunesse

«Il y a environ une quarantaine d'années, je faisais une longue course à pied», commence Giono. L'homme domine les hauteurs de la Provence. À 1200-1300 mètres d'altitude, il n'y a presque rien. Quelques lavandes sauvages et un squelette de village abandonné. Tout est sec. À l'image des âmes qui y dorment. Le berger croisé en chemin, parle peu. Son travail est dur. Mais là, isolé, entouré de ses bêtes, sur la terre qu'il tente d'ensemencer, l'homme a trouvé la paix. Cette paix, Giono la contemple. La quitte, avant de la retrouver et de la protéger après son incorporation en 14-18.

La nature est plus qu'une forêt chez Giono. Elle est un être vivant. Dieu peut-être même. Dans L'homme qui plantait les arbres, l'auteur ne rompt pas avec son intime conviction. La forêt, l'eau sont les seules consolations à la violence de l'homme. Au prisme de peintures bucoliques, Olivier Desvaux dessine la pensée d'un auteur humaniste qui peignait lui-même les campagnes et les montagnes avec majesté.

» LIRE AUSSI - Rébecca Dautremer part à la recherche du bonheur

● Pour les bilingues: La vie ne me fait pas peur (Seghers jeunesse), de Maya Angelou

Seghers jeunesse

«Mur aux ombres noires / Shadows on the wall», «Bruits dans le couloir / Noises down the hall»... Une petite fille est emmitouflée sous sa couette rose. Elle a les yeux grands ouverts. Dehors, de gros nuages noirs déchargent leur rage sur les toits. Un chien violet aboie. La petite fille s'imagine un dragon qui crache des flammes sur son édredon. Elle devrait prendre ses jambes à son cou. Mais non, elle n'a pas peur. «Bouh», crie-t-elle. Elle affronte tout. Une panthère dans le square, les méchants garçons de la récré. Rien ne lui fiche la trouille.

Collage, dessins surréalistes, images flashs et pastels... C'est un kaléidoscope d'univers que découvre le livre La vie ne me fait pas peur. Publié en 1978, l'album de Mary Angelou, conteuse afro-américaine et figure de la lutte pour les droits civiques qui milita aux côtés de Malcolm X et de Martin Luther King, s'adresse aux enfants bilingues, dès 5 ans. Il est un parfait recueil pour aider le petit qui a peur du noir, à se coucher. Rien de tel en effet qu'un peu d'imagination pour combattre les méchants dragons!

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1 commentaire
  • Prénom Clotilde

    le

    Je me permets d'ajouter :
    " Le chat qui ne voulait pas fêter Noël " - par Lili Case et Thomas Docherty - Père Castor ( dès 7 ans )
    Un drôle de petit chat qui décroche les guirlandes, grimpe au sommet du sapin - décoré- et fait bien pire ... mais toute la famille l'aime !
    Une jolie histoire pour le temps de Noël, et les âmes d'enfants.

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