Avant même l'effondrement d'un immeuble, le 8 novembre 2018, "le cœur de ville de Marseille n'attirait plus les acheteurs", observe le sociologue François Cusin.

Sans les détailler, le ministre a évoqué "des actions nouvelles" pour le relogement des personnes évacuées - 1509 selon le dernier bilan ce jeudi - et la réhabilitation d'immeubles.

afp.com/GERARD JULIEN

L'Etat apportera son aide, mais pas aveuglément. Près d'un mois après l'effondrement de deux immeubles à Marseille, le ministre du Logement, Julien Denormandie, a annoncé ce jeudi une aide de 240 millions d'euros pour lutter contre l'habitat indigne dans la cité phocéenne, mais sous un strict contrôle de l'Etat.

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"La situation aujourd'hui n'est pas acceptable", a indiqué le ministre à la presse, après avoir rencontré les habitants du quartier de Noailles, à proximité de la rue d'Aubagne, où deux immeubles se sont écroulés le 5 novembre, tuant 8 personnes. "Ils m'ont dit leur désarroi, ils m'ont dit leur inquiétude", a poursuivi Julien Denormandie, assurant que l'Etat serait "pleinement aux côtés des Marseillais".

"Plan d'envergure"

"Je suis venu m'assurer que Marseille et la métropole puissent mettre en place un plan d'envergure", a poursuivi le ministre. La veille de sa visite, la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence, Martine Vassal, avait présenté une "stratégie" de 600 millions d'euros - à partager entre l'Etat, la métropole et les autres collectivités - pour lutter contre l'habitat insalubre dans la cité phocéenne.

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Cette stratégie est un "plan essentiel", a estimé Julien Denormandie, qui a promis, outre les 240 millions d'euros, une "mobilisation de tous les services et agents de l'Etat et la création d'une structure d'aménagement pour la réhabilitation de l'habitat".

"Suivi quotidien drastique"

Sans les détailler, le ministre a évoqué "des actions nouvelles" pour le relogement des personnes évacuées - 1509 selon le dernier bilan ce jeudi - et la réhabilitation d'immeubles, dont 193 ont été évacués depuis le 5 novembre.

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Interrogé sur la possibilité de réquisitions, Julien Denormandie a déclaré "ne pas y être opposé": "Mais cela ne se fait pas du jour au lendemain". "Le rôle de l'Etat, c'est de s'assurer que la stratégie puisse être renforcée, accélérée", mais "la confiance n'exclut pas le contrôle suivi, très fin et quotidien, dans la mise en place de la phase d'urgence et dans la phase de réhabilitation", a encore affirmé M. Denormandie.

"Je serai très ferme sur le contrôle de la stratégie mise en oeuvre", a-t-il prévenu, en promettant un "suivi quotidien drastique, méthodique", avec notamment la mise en place d'un "comité de pilotage" sous l'égide du préfet.

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