Sauvée in extremis d'une erreur des services sociaux

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VaudSauvée in extremis d'une erreur des services sociaux

Une jeune vaudoise a bien failli se retrouver endettée jusqu'au cou, alors qu'elle avait suivi les instructions qu'elle avait reçues.

Xavier Fernandez
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Xavier Fernandez
Quand on lui a annoncé qu'elle ne recevrait rien, Aline s'est effondrée (photo prétexte) (Photo: keystone)

Quand on lui a annoncé qu'elle ne recevrait rien, Aline s'est effondrée (photo prétexte) (Photo: keystone)

Tout est bien qui finit bien pour Aline*. Mais cela s'est joué à peu de choses. Alors qu'elle pensait avoir enfin trouvé la stabilité dont elle avait tant besoin pour se reconstruire, elle a failli tout perdre à cause d'une erreur des services sociaux. Le Canton a toutefois pris les choses en main et a pu, à la dernière minute, lui éviter de se retrouver injustement endettée.

Cette histoire rocambolesque a pour point de départ la relation conflictuelle qu'entretenaient Aline et sa mère. Après des mois de bataille, le jeune femme de 21 ans s'est finalement rendue à l'évidence: pour son bien, elle devait prendre son indépendance. Mais, sans revenu, comment faire?

Pas de place d'hôtel

Vivant à Lausanne, elle s'est adressée aux services sociaux de la capitale vaudoise. Au vu de la situation générale, mais surtout financière de ses parents, le Centre social régional (CSR) a décidé de lui accorder le revenu d'insertion (RI), ainsi qu'une aide au logement. D'abord, on lui a cherché une place dans un hôtel, mais il n'y en avait pas. Alors, on lui a conseillé de trouver un appartement, répondant à certains critères.

Six mois de recherches intensives et de nombreux refus se sont enchaînés. Mais Aline a fini par dénicher la perle rare. «Après tant de galères et de souffrance, c'était comme entrevoir la lumière au bout du tunnel. Enfin j'allais pouvoir repartir du bon pied dans la vie et surtout commencer ma formation d'assistante socio-éducative. J'ai fait de nombreux stages dans le domaine et j'aime me sentir utile pour les autres. De plus, je ne veux pas être un poids pour la société. Mais j'avais vraiment besoin d'un coup de pouce pour prendre un bon départ», partage cette jeune femme, pleine d'entrain.

Pas de souci pour le premier mois

C'est ainsi qu'elle a emménagé dans son nouveau foyer, au mois d'octobre. Pour le premier loyer, pas de souci: le CSR de Lausanne a versé les montants convenus. Le problème, c'est que son appartement se trouve à Moudon et qu'il appartenait donc au CSR de Payerne de prendre le relais.

Mais Aline y a essuyé un refus catégorique. Rien ne lui serait versé, car son logement ne correspondait pas aux barèmes pour une personne seule de moins de 25 ans. «Là, le ciel m'est tombé sur la tête. Pour m'en sortir, je devais trouver en l'espace de quelques jours quelqu'un pour reprendre mon bail et aller vivre à l'hôtel sous peine de me retrouver avec des loyers et des factures impayés», déplore-t-elle.

Elle a bien tenté d'obtenir des explications auprès du CSR de Payerne, mais aucune réponse claire ne lui a été fournie. Après avoir remué ciel et terre, ses efforts ont fini par payer.

C'est Lausanne qui s'est trompé

Son dossier est arrivé sur le bureau de Françoise Jaques, directrice du Service de prévoyance et d'aide sociale. «Il y a manifestement eu un couac au niveau du CSR de Lausanne, qui n'aurait pas dû accepter que la jeune femme signe ce bail. Cela dit, comme elle n'y est pour rien, nous allons quand même prendre en charge son loyer durant les six prochains mois, ce qui laissera à Aline le temps de trouver une solution. Le plus important, c'est qu'elle ne se retrouve pas endettée», commente Françoise Jaques.

*Prénom d'emprunt

Après réflexion, Françoise Jaques a souhaité précisé sa réponse comme suit: «Contrairement à ce que j'ai exprimé, il ne s'agit pas d'une erreur des services sociaux de Lausanne, qui ont pris en compte correctement la situation particulière de cette jeune femme, qui l'ont informée de manière juste sur ses droits et qui ont appliqué les normes correspondant à un jeune avec une activité lucrative. Les services sociaux de la Broye ont, quant à eux, analysé cette demande sous l'angle d'une très prochaine entrée en formation de cette jeune fille, ce qui implique des normes différentes. Aucune décision n'avait encore été prise au moment où cette jeune femme les a sollicité. Par ailleurs une première aide financière lui a été versée en attendant de pouvoir statuer sur son droit financier. Les mesures transitoires prises permettront en outre à la personne en question de disposer d'un délai suffisant pour trouver un logement dans les normes et pour poursuivre sa formation sans risque d'endettement lié à son logement.»

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