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Album : Michel Polnareff livre son Arlésienne

Vingt-huit ans après « Kâma-sûtra », le chanteur publie à 74 ans un nouveau disque, « Enfin ! », perché dans les seventies.

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Publié le 30 novembre 2018 à 09h40, modifié le 30 novembre 2018 à 10h16

Temps de Lecture 17 min.

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Michel Polnareff à Los Angeles, en janvier 2018.

Est-ce le disque qu’on n’espérait plus ? Ou celui que plus personne, finalement, n’attendait ? En dehors, s’entend, des fans, communauté surnommée les « moussaillons », l’artiste s’étant élevé lui-même au rang d’« Amiral » sans demander l’autorisation à Olivier de Kersauson. Ancienne gloire hexagonale ayant connu un âge d’or de ses débuts, en 1966, à son exil américain, en 1973, présentée en anglais sur son compte Twitter comme une « légende vivante en France, Europe, USA », Michel Polnareff, 74 ans, publie son dixième album studio vendredi 30 novembre. Album ironiquement et fort à propos titré Enfin ! Quoique « M’enfin ! » eût été plus savoureux, tant cette Arlésienne est digne d’un gag récurrent du regretté Franquin. Celui des contrats de l’homme d’affaires Aimé de Mesmaeker, dont la signature est à jamais repoussée.

Lire la critique d’un concert en mai 2016 : Article réservé à nos abonnés Michel Polnareff, tout pareil ou presque

Enfin ! succède en effet à Kâma-sûtra, publié en février 1990. Soit un délai de plus de vingt-huit ans. Le vertige est spatio-temporel : en ce temps-là, le mur de Berlin venait tout de juste de s’effondrer, et l’apartheid suivrait. Mariah Carey enregistrait son premier album. Polnareff, lui, occupait la suite 743 du Royal Monceau, dont il sortirait après huit cents jours de captivité consentante sans avoir mis le nez dehors entre-temps. Il faudrait attendre 2007 pour qu’il découvre le Palais omnisports de Paris-Bercy, après trente-quatre ans d’absence des scènes françaises.

Lire le factuel (en décembre 2015) : Michel Polnareff annonce un album et une tournée

Une des pochettes les plus hideuses de l’ère moderne

Le coup de Coucou me revoilou, Polnareff l’a fait il y a déjà quarante ans, après avoir échoué à s’imposer en Amérique. C’était le titre d’un album que lui-même ne recommande pas. Enfin ! fait à son tour redouter le pire sous une des pochettes les plus hideuses de l’ère moderne – une clé libérant un cadenas. C’est que, depuis 1996, le génie n’a été en mesure de graver que quatre titres originaux : un instrumental sans queue ni tête (Lee Neddy), l’autoparodique Je rêve d’un monde, le lubrique Ophélie flagrant des lits (avec carton rouge de #metoo pour le refrain : « Ophélie n’est jamais seule dans son lit/Toujours besoin de nouveaux amis/Manquent plus que tous les animaux du zoo/Même le gardien, sa femme et son chien ») et, le dernier en date, L’Homme en rouge (2015), une ­protest song contre le Père Noël.

Retrouver ces deux dernières chansons, réorchestrées, au générique d’Enfin ! ne contribue pas à rassurer. La pauvre Ophélie est cette fois accompagnée de cloches et de chœurs enfantins qui évoquent le D.A.N.C.E. du duo électro-rock Justice, avant de prendre la tangente sur un pont tango, puis de s’envoler avec une trompette venue de Penny Lane. L’intérêt d’avoir confectionné un nouveau manteau d’hermine à L’Homme en rouge est, lui, plus discutable.

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