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En Arabie saoudite, la fronde impossible des critiques du prince héritier « MBS »

Soutenu par Donald Trump et le roi, Mohammed Ben Salman semble inamovible malgré l’affaire Khashoggi et la guerre au Yémen.

Par  et  (Beyrouth, correspondant)

Publié le 30 novembre 2018 à 10h50, modifié le 30 novembre 2018 à 11h15

Temps de Lecture 4 min.

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Mohammed Ben Salman à Riyad, le 22 novembre.

La longue tournée à l’étranger de Mohammed Ben Salman, qui doit participer, vendredi 30 novembre et samedi 1er décembre, au sommet du G20, à Buenos Aires, après une semaine d’escales dans le monde arabe (Abou Dhabi, Manama, Le Caire et Tunis), envoie à tous les observateurs du royaume un message clair : le prince héritier n’a pas peur de s’absenter de Riyad et ne redoute donc pas une révolution de palais, qui lui barrerait la route du trône.

De fait, en interne, malgré l’affaire Khashoggi, qui a entaché son prestige international, le jeune trentenaire, que l’on surnomme « MBS », ne paraît pas déstabilisé. Depuis l’assassinat, le 2 octobre dans le consulat d’Istanbul, de l’éditorialiste du Washington Post, le fils du roi Salman a conservé toute l’étendue de ses pouvoirs, qui font de lui une sorte de souverain bis.

Ce n’est pourtant pas faute de s’être fait des ennemis. Sans qu’ils puissent constituer une opposition visible et organisée. En trois années sur le devant de la scène, MBS a brisé l’échine de plus d’un membre de la famille royale. Lors de la purge anticorruption de novembre 2017, quand deux cents VIP ont été confinés de force dans l’Hôtel Ritz-Carlton de Riyad, Mohammed Ben Salman s’est non seulement attaqué à une dizaine de ses pairs, mais aussi à des hommes d’affaires et à des hauts fonctionnaires, dépouillés de leur honneur et d’une partie de leur fortune. L’intenable MBS a donné en parallèle des coups de boutoir dans les milieux conservateurs et libéraux, arrêtant prédicateurs, intellectuels progressistes et militantes féministes.

De l’intervention militaire au Yémen à la mise en quarantaine du Qatar, en passant par la vraie-fausse démission du premier ministre libanais, Saad Hariri, il a enchaîné les bévues sur la scène internationale. « Parmi les princes, les religieux et les activistes, les gens hostiles au prince héritier sont très nombreux, confie un journaliste saoudien. On a parfois le sentiment qu’il n’a pas d’amis. Et pourtant, personne n’arrive à l’écarter du pouvoir. Les Etats-Unis, les Emirats arabes unis et Israël sont derrière lui et ça semble lui suffire. »

« Quelqu’un de plus sûr »

Le principal pôle d’opposition larvée au numéro deux du pays se trouve à l’intérieur de la maison des Saoud. Deux sources proches de la famille royale ont confirmé au Monde ce que l’agence Reuters avait révélé il y a dix jours, à savoir l’existence de conciliabules entre princes pour ériger le prince Ahmed Ben Abdelaziz en alternative à MBS. Cet oncle du prince héritier, âgé de 76 ans, occupa le poste de vice-ministre de l’intérieur pendant près de quarante ans. Lui et son frère, le roi Salman, sont les deux derniers survivants des Soudaïri, la branche la plus puissante de la dynastie régnante.

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