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Amazon France: tensions autour des salaires, l'unité syndicale se cristallise

Pas toujours d'accord jusque-là, les cinq syndicats représentatifs d'Amazon en France viennent, « pour la première fois » selon eux, d'appeler main dans la main à la grève en raison d'une proposition d'augmentation salariale qu'ils jugent « dérisoire ».

Une employée du groupe Amazon dans le centre de distribution d'Augny en France, le 23 septembre 2021.
Une employée du groupe Amazon dans le centre de distribution d'Augny en France, le 23 septembre 2021. © SEBASTIEN BOZON/AFP
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 « La direction s'est fièrement avancée pour nous proposer une augmentation générale, dérisoire, de 3%, chose inadmissible vu le contexte actuel. Nous demandons une augmentation générale du salaire de 5% minimum », ont écrit la CFDT, Sud, la CGT, la CAT et le syndicat des cadres CFE-CGC dans un communiqué commun qui appelait lundi à « la grève et au débrayage ».

« Au niveau national, c'est la première fois que les cinq organisations s'unissent », s'est félicité Morgane Boulard (CFDT) qui estime que cette proposition du géant du e-commerce, basée « sur une inflation de 1,6% seulement dans le transport », a « mis le feu aux poudres ». « Nous on vit dans la vraie vie », a-t-elle lancé. « C'est la première fois qu'un mouvement syndical est aussi large chez Amazon, que toutes les organisations représentatives sont présentes », abonde Alain Jeault (CGT).

Certains ont même devancé l'appel de l'intersyndicale et ont entrepris dès dimanche de manifester leur mécontentement à Chalon-sur-Saône. Celui-ci s'est essentiellement exprimé lundi, mais il se poursuivait mardi, notamment à Boves, où le mouvement devait durer jusqu'à 15h30. A des degrés divers, les huit sites logistiques d'Amazon en France viennent de subir des perturbations. La CGT et la CFDT ont recensé entre 1 200 et 1 300 grévistes parmi les quelque 15 000 salariés du groupe dans l'Hexagone.

Le mouvement n'a « pas d'impact sur la capacité à servir les clients » ou sur « l'activité quotidienne », a assuré Amazon en précisant que « la majorité de ses salariés » avait repris son poste. Les syndicats, qui avouent avoir été surpris par la spontanéité des salariés, préviennent pourtant que des « préavis illimités » ont été déposés. Les blocages pourraient continuer s’il faut jusqu’à la prochaine réunion de négociation annuelle obligatoire prévue le 14 avril. 

On est en train de faire les négociations sur les salaires chez Amazon et ils nous font des propositions indécentes. Que les salariés n’acceptent pas. Ils nous proposent 3% d’augmentation, ça représente 39 euros par mois. C’est inacceptable par rapport à l’entreprise qu’on est, une des plus riches du monde, et par rapport au prix de la vie.

00:48

Alain Jeault, délégué CGT d’Amazon France

Ariane Gaffuri

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