ARTUne expo de «street art» d’ampleur mondiale à Bordeaux

VIDEO. Bordeaux: Une expo rassemble neuf artistes «street art» de renommée internationale

ARTJusqu’au 17 février, le Château Labottière devient le temple du « street art », accueillant neuf artistes féminines de cet art très genré…
Fafi a crée tout un univers avec ses personnages, les fafinettes.
Fafi a crée tout un univers avec ses personnages, les fafinettes. - E.Provenzano / 20 Minutes
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

L'essentiel

  • Une exposition d’artistes de street art de renommée internationale se tient à l’institut culturel Magrez jusqu’au 17 février.
  • Neuf femmes ont créé des œuvres en fonction de la salle qui leur a été attribuée dans le château Labottière.
  • L’institut a souhaité mettre un coup de projecteur sur les artistes féminines de ce milieu très masculin.

«Kaléidoscope », c’est le nom de l’exposition de street art qui se tient jusqu’au 17 février au Château Labottière, l’écrin de l'institut culturel Bernard Magrez à Bordeaux. Neuf artistes féminines d’univers très différents y exposent, installant une ambiance particulière dans chacune des salles.

Le contraste est saisissant entre l’édifice du XVIIIe et ces artistes contemporaines qui ont commencé à peindre dans la rue. « On essaie de nous cantonner à la rue parce qu’on y a débuté mais on est avant tout des artistes contemporaines », se défend Koralie, plasticienne toulousaine qui a réalisé deux fresques géantes à l’aide de pochoirs, à l’entrée de l’institut. Ses toiles donnent à voir la nature à travers un kaléidoscope, avec des formes symétriques et harmonieuses qui renvoient « chacun à son identité, à sa culture », explique cette artiste, qui a fait des études d’architecture.

« Un travail contextuel »

Si Koralie reconnaît que peindre dans la rue permet un contact avec des gens qui ne fréquentent pas les galeries d’art, elle pointe aussi qu’exposer dans ce lieu prestigieux est le signe d’une reconnaissance institutionnelle de cet art. Dans une pièce ronde, l'artiste Rouge expose une série de tableaux « état des lieux » réalisés spécialement pour cet espace. « C’est un travail contextuel, pour moi il n’y a donc pas de fracture avec mon travail dans la rue », souligne-t-elle.

On y voit des individus qui se déshabillent mais continuent de crouler sous les vêtements. Artiste engagée, elle s’intéresse au « monde contemporain en expansion, malgré les promesses des catastrophes écologiques et humanitaires », explique-t-elle.

Dans un tout autre style, Fafi, artiste toulousaine, propose des personnages hauts en couleurs issus de la bande dessinée Le Carmine Vault. « C’est une sorte de Star Wars des meufs », résume-t-elle. Ses fafinettes sont exposées avec une installation fleurie.

Le street art, milieu très masculin

L’institut a choisi de mettre en avant neuf femmes. « On a choisi seulement des femmes car, souvent, on a fait du street art un art genré, note Aurélien Desailloud, directeur artistique et culturel de l’institut, peut-être en lien avec la violence de la rue. On sait qu’au sein des galeries et des ventes aux enchères, il y a 80 % d’hommes. On a donc voulu faire une exposition d’envergure internationale, avec neuf des dix à douze pointures mondiales ».

« Dans les cours d’arts plastiques, aux Beaux-Arts, les femmes sont en majorité et après plus du tout, abonde Koralie. Dernièrement, dans une galerie, j’ai constaté qu’il y avait quatre femmes pour quarante hommes ».

L’institut culturel veut devenir une référence en matière de street art et prévoit d’accueillir quatre artistes par an en résidence, avec une restitution au château Labottière.

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