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Consommation

Certains plats préparés à base de boeuf n'en contiennent presque pas

Hachis parmentier, raviolis, lasagnes… ces plats préparés à base de bœuf n'en contiennent finalement pas tant que ça. Surtout la quantité de bœuf ne se rapporte pas forcément au prix, révèle la CLCV dans une enquête ce jeudi.

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Des raviolis.

En moyenne, ce sont les hachis qui comptent le plus de viande de bœuf (19,7%), presque deux fois plus de les raviolis (11,1% en moyenne).

Martin Lee / Rex Featur/REX/SIPA

Des raviolis avec à peine 4% de viande de bœuf… quand d'autres en contiennent 37%! Dans sa dernière enquête, l'association de défense des consommateurs CLCV s'est penchée sur 156 produits préparés à base de bœuf, de marques de distributeurs, de marques hard discount ou de marques nationales, et a passé au crible leurs étiquettes. Résultat: la quantité de bœuf contenue est extrêmement variable pour des produits pourtant similaires. Un grand écart qui va parfois du simple au quintuple dans une même catégorie. Comme pour les raviolis, les lasagnes présentent aussi des teneurs extrêmement variables d'un produit à l'autre: 5% pour la plus faible et 26,6% pour la plus élevée.

En moyenne, ce sont les hachis qui comptent le plus de viande de bœuf (19,7%), presque deux fois plus de les raviolis (11,1% en moyenne) et les autres pâtes à la viande (11%). Mais les raviolis en conserve contiennent près de deux fois moins de viande que les raviolis que l'on trouve au rayon frais. Et la proportion de viande varie évidemment d'un produit à l'autre même au sein d'une même catégorie de produits dans un même rayon, comme le montre les données présentées par la CLCV dans l'annexe de son enquête. Si l'on s'attarde par exemple sur les hachis parmentier du rayon frais, la proportion de viande varie de 12,4% pour le Parmentier aux carottes et boeuf aux échalotes de Fleury Michon à 18% pour deux autres produits de la même marque (Le Parmentier - Boeuf Limousin et le hachis parmentier emmental grillé) ou pour le hachis parmentier pur boeuf de Côté Table (de la marque Repère de Leclerc), en passant par le hachis parmentier Leader Price (14,8% pour le produit de 900 grammes et 15,3% pour celui de 300 grammes), 17,2% pour la sélection Traiteur vendue chez Auchan et 17,8% pour le hachis parmentier purée à la crème fraîche de Marie. 

Mais attention, pointe la CLCV, la quantité de viande présente dans un produit n'est pas vraiment corrélée à son prix: en moyenne les hachis parmentier surgelés contiennent plus de viande qu'au rayon frais alors que leur prix est près de deux fois moins élevé… "Certains produits bio, comme les raviolis en conserve, contiennent moins de viande que les produits non bio alors qu'ils coûtent deux fois plus cher", note aussi la CLCV dans son enquête.

"C'est la loterie" quant à la quantité de viande, regrette l'association. Une situation à géométrie extrêmement variable alors même que la viande est de plus en plus consommée par les Français via les produits transformés, sandwichs, hamburgers mais aussi les plats préparés. Selon une récente étude du Credoc, la part des produits carnés dans cette catégorie de produits comptait pour "25% des actes de consommation de produits carnés en 2007, elle est passée à 30% en 2016."

"70% des plats contiennent du sucre ajouté et 75% des arômes"

Mais si la CLCV appelle les professionnels "à augmenter le pourcentage de viande mise en œuvre dans leurs recettes", elle les encourage également à faire preuve de plus de clarté sur les étiquettes, sur cette quantité bien sûr mais aussi sur l'origine de la viande – en précisant par exemple le pays lorsque la mention indique simplement "Union européenne" ou en uniformisant les logos pour une viande d'origine française – et à s'engager pour le Nutri-Score, l'étiquetage (facultatif) lancé en novembre 2017, qui classe les aliments selon leur qualité nutritionnelle.

Et c'est là une autre préoccupation de la CLCV: la qualité nutritionnelle et la composition des produits. "70% des plats contiennent du sucre ajouté et 75% des arômes", note-t-elle dans son enquête, ajoutant que "pour le consommateur, il est difficile de trouver des produits sans agents texturants, arômes, ou autres additifs". L'emploi d'additifs dans les produits transformés, voire ultra-transformés, était d'ailleurs un des points de mire de la commission d'enquête sur l'alimentation industrielle de l'Assemblée nationale. Dans son rapport rendu fin septembre, la commission préconisait la mise en place d'une "stratégie visant à faire évoluer les pratiques industrielles d'emploi des additifs" avec l'objectif de ramener d'ici à 2025 le nombre d'additifs utilisés à 48 – ceux autorisés dans l'alimentation bio – contre 338 autorisés aujourd'hui. Des préoccupations sur la composition des produits qui rejoignent celles des Français et qui touchent  les produits alimentaires, bien au-delà des produits à base de viande de bœuf.

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