POLITIQUE - Y compris à l'étranger, le président joue la carte de la fermeté. Emmanuel Macron a martelé jeudi 29 novembre que ses décisions de politique intérieure dans les mois à venir ne seraient "jamais des reculs", en pleine contestation des gilets jaunes en France.
"J'entends la colère légitime, l'impatience, la souffrance d'une partie du peuple qui veut vivre mieux plus vite", a expliqué le chef de l'Etat devant les Français de Buenos Aires, à la veille du sommet du G20. Pour y répondre, il compte "poursuivre avec force" sa politique de réforme "mais sans renoncer aux ambitions" ni "céder à la démagogie".
"Il m'appartiendra de prendre des décisions supplémentaires dans les semaines et mois à venir mais elles ne seront jamais des reculs, mais d'une intensité plus grande encore, offerte pour ce mouvement", a-t-il insisté, sans prononcer l'expression de "gilets jaunes".
Macron entend "les voix qui s'élèvent"
"Ces moments testent la force d'âme d'un pays, d'un peuple et de ses gouvernants", "dans l'écoute et le respect mais dans la capacité à tenir un cap sans céder à la démagogie", a-t-il jugé.
"J'entends comme vous les voix qui s'élèvent", a-t-il poursuivi. "J'entends aussi souvent les voix qui parfois n'avaient pas même réussi à bouger les choses et qui sont sans doute plus à l'origine de la situation que nous vivons que le gouvernement qui est aux affaires que depuis 18 mois. Que voulez-vous, le cynisme fait partie de la vie politique!", a-t-il ironisé, allusion aux critiques comme celles de son prédécesseur François Hollande.
Il s'est dit décidé à "lutter contre les inégalités contemporaines", mais sans "seulement considérer que la solution est dans la taxation des plus aisés, qui dès lors construisent des mécanismes d'optimisation qui rendent ces politiques peu efficaces", a-t-il averti. Pour lui, la solution réside dans "un projet éducatif et environnemental".
Le président français s'est aussi de nouveau posé en champion des pays progressistes contre les partisans d'une fermeture des frontières et compte défendre sa position dans un G20 qui s'annonce déchiré par les guerres commerciales autant que par les tensions diplomatiques.
"Autour de la table du G20, les doutes sont là, les formes d'agressivité ressortent, les fractures reparaissent". "Beaucoup voudraient faire croire qu'on résoudrait mieux nos difficultés en étant belliqueux, isolationnistes et en refermant nos frontières", a-t-il regretté, en défendant une mondialisation qui a "réduit massivement la pauvreté dans le monde et pacifié le monde beaucoup plus qu'attendu et apporté énormément de progrès". Il a aussi défendu "une transition énergétique ambitieuse" à travers l'Accord de Paris.
Emmanuel Macron a enfin cherché à rassurer les étudiants argentins sur la décision du gouvernement d'augmenter les frais de scolarité pour les étudiants extra-communautaires en France, en promettant une très active politique de bourses et en sollicitant l'aide des entreprises.
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