Donald Trump ne goûte guère les sommets multilatéraux, où les Etats-Unis se retrouvent désormais régulièrement isolés sur les questions liées à l’environnement ou au libre-échange. L’hôte du G20 organisé en Argentine, vendredi 30 novembre et samedi 1er décembre, le président Mauricio Macri, a d’ailleurs pesé de tout son poids au cours des réunions préparatoires pour écarter toute formulation à même de provoquer l’ire de son homologue américain, avec lequel il est en bons termes. Une énergie qui n’a pas trompé Emmanuel Macron, le président français. Ce dernier a assuré qu’« autour de la table du G20 les doutes sont là, les formes d’agressivité ressortent, les fractures réapparaissent ».
Après avoir torpillé le sommet du G7 en juin en retirant son pays du communiqué final, puis boudé les sommets annuels en Asie, en octobre, délégués au vice-président, Mike Pence, le président des Etats-Unis s’était préparé un solide programme de rencontres bilatérales en marge de la grand-messe de Buenos Aires.
Une nouvelle occasion manquée avec Vladimir Poutine
Mais ce programme a pourtant été immédiatement écorné par sa décision, jeudi 29 novembre, d’annuler ex abrupto la rencontre prévue avec son homologue russe Vladimir Poutine, samedi. Interrogé alors qu’il quittait la Maison Blanche pour se rendre à Buenos Aires, Donald Trump avait pourtant confirmé ce rendez-vous en milieu de matinée. « Je crois que c’est un très bon moment pour l’avoir », avait-il dit, tout en ajoutant qu’il allait se faire une idée des dernières tensions en date entre la Russie et l’Ukraine survenues dans le détroit de Kertch, au cours du voyage vers Buenos Aires.
Quelques heures plus tard, alors que l’Air Force One avait déjà quitté le sol américain, le président des Etats-Unis a pris Moscou de court en changeant d’avis. Sur son compte Twitter, Donald Trump a mis en avant le fait que les trois navires militaires ukrainiens saisis de force par la Russie au cours de ces incidents n’avaient pas été rendus, ni leurs équipages libérés, pour justifier une décision jugée préférable « pour toutes les parties concernées ». Le conseiller de presse de Vladimir Poutine a assuré avoir découvert ce revirement sur le réseau social préféré de Donald Trump.
Une nouvelle occasion manquée pour les deux hommes. En juillet, la Maison Blanche avait en effet renvoyé à l’année 2019 une visite à Washington du président russe annoncée pour l’automne, arguant de l’enquête en cours consacrée aux interférences prêtées à la Russie par le renseignement américain pendant la présidentielle de 2016, que Moscou nie. Elle avait ensuite écarté la perspective d’une rencontre à l’occasion des commémorations liées au centenaire de la fin de la première guerre mondiale à Paris, le 11 novembre.
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