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« L’université Soros » s’apprête à quitter la Hongrie

Les changements législatifs forcent l’Université d’Europe centrale, fondée par George Soros, à déménager en Autriche

Par  (Budapest, envoyé spécial)

Publié le 30 novembre 2018 à 06h28

Temps de Lecture 3 min.

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Manifestation derrière le slogan « Pays libre, universités libres » contre la fermeture de l’Université d’Europe centrale, à Budapest, le 24 novembre.

L’Université d’Europe centrale (CEU) a finalement préféré prendre les devants. Plutôt que d’attendre un hypothétique feu vert de la part du souverainiste Viktor Orban, après plus d’un an et demi d’une bataille juridique sans équivalent au sein de l’Union européenne, elle a annoncé, le 25 octobre dernier, le déménagement à Vienne de ses cursus internationaux, à partir du 1er décembre.

Concrètement, les nouveaux étudiants aspirant à obtenir un diplôme américain, inscrits en maîtrise et en doctorat, étudieront dès la rentrée 2019 dans la capitale autrichienne, qui a accueilli à bras ouverts cette institution emblématique, fondée en 1991 par le milliardaire new-yorkais d’origine hongroise George Soros et conçue pour promouvoir la démocratie libérale après la chute du communisme. M. Soros est une cible régulière des discours de M. Orban.

Cette relocalisation à l’Ouest – même si elle garde un campus à Budapest, qui continuera à délivrer des diplômes hongrois – est un aveu d’échec de la part de l’établissement, qui en un quart de siècle aura formé plus de 16 000 étudiants, originaires de 90 pays, et aura offert à ce pays d’Europe centrale, comptant moins de dix millions d’habitants, une ouverture inédite sur le monde.

Ouverture d’un campus aux Etats-Unis

Rien n’aura fait reculer Viktor Orban. Ni Bruxelles, ni Washington, ni l’ONU, qui tous trois s’inquiétaient d’une remise en cause des libertés académiques. Une manifestation d’environ 2 000 personnes, organisée samedi 24 novembre, en Hongrie, n’aura pas achevé de le convaincre.

En avril 2017, pour faire partir la CEU, considérée comme hostile à son pouvoir, le premier ministre hongrois avait fait adopter une modification radicale de la législation. Sa nouvelle loi privait de licence les instituts étrangers ne disposant pas de campus et d’une activité pédagogique dans leur pays d’origine, ce qui était le cas de la CEU. Elle soumettait l’octroi d’une autorisation d’enseignement à la signature d’un accord bilatéral, conclu avec le pays concerné.

Michael Ignatieff, le recteur de la CEU, un ancien du Parti libéral canadien, estimait « avoir pris toutes les mesures nécessaires » en ouvrant un site à Annandale-on-Hudson, dans l’Etat de New York. Mais il aura attendu en vain que l’exécutif hongrois veuille bien parapher l’agrément intergouvernemental nécessaire au maintien des activités. Le gouvernement hongrois, à plusieurs reprises, a laissé entendre qu’il ne s’exécuterait pas avant le 1er janvier 2019, la date butoir fixée par lui-même pour parvenir à un accord.

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