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« Gilets jaunes » : peur des violences, espoirs de convergences

A la veille du troisième samedi de manifestations et après le chaos du 24 novembre sur les Champs-Elysées, les plus pacifiques sont inquiets.

Par  (avec Nicolas Legendre à Rennes, Claire Mayer à Bordeaux, Laurie Moniez à Lille, Yves Tréca-Durand à Angers)

Publié le 30 novembre 2018 à 06h33, modifié le 30 novembre 2018 à 19h30

Temps de Lecture 6 min.

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Les CRS avaient lancé des lacrymogènes dès 10 heures pour disperser les milliers de « gilets jaunes » sur les Champs-Elysées, le 24 novembre.

Si la radio d’autoroute 107.7 était le meilleur moyen de se rendre compte de la mobilisation des « gilets jaunes » qui bloquaient les routes autour du 17 novembre, première journée d’actions, se renseigner sur les ventes de masque de plongée ou de lunettes de piscine serait peut-être un meilleur indicateur avant ce troisième samedi de manifestation. Marqués par l’usage massif de gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre sur les Champs-Elysées, samedi 24 novembre, ceux qui envisagent d’y retourner le 1er décembre ont prévu de s’équiper pour faire face. Même les plus pacifiques.

« C’était la première fois que je manifestais de ma vie. Je n’avais aucune protection, dit Isabelle, 42 ans, aide-soignante dans l’Oise, qui était venue à l’issue de sa nuit à l’hôpital. Là, on a prévu des masques pour nos yeux, des compresses, du sérum physiologique. » Sur les réseaux sociaux, elle raconte que les discussions vont bon train sur la meilleure protection contre les Flash-Ball. Elle réfléchit à s’acheter des protège-tibias. « Bien sûr que j’ai peur, reconnaît-elle. C’était pas franchement agréable samedi. Mais si on recule, le gouvernement dira : Vous voyez il n’y a personne, on a gagné ! Donc faut y retourner. » Elle précise aussitôt : « Ce n’est pas une déclaration de guerre. On veut juste leur montrer combien de personnes ça touche. »

Quatre « revendications » détaillées

Ils sont plusieurs à confier au Monde prévoir de retourner manifester « pacifiquement » à Paris samedi, malgré la crainte d’une ambiance plus délétère encore que le 24 novembre. Lors de ce deuxième samedi de mobilisation, le ministère de l’intérieur avait comptabilisé plus de 106 000 protestataires partout en France, dont 8 000 à Paris. Ce jour-là, les CRS avaient lancé des lacrymogènes dès 10 heures pour disperser les quelques milliers de « gilets jaunes » ayant convergé vers les Champs-Elysées, lieu de rassemblement non autorisé. Une minorité de manifestants avaient alors dressé des barricades et descellé des pavés pour les jeter contre les forces de l’ordre, tandis que la majorité était restée à l’écart, médusée. La journée avait fini dans le chaos.

Combien seront-ils samedi 1er décembre à converger vers Paris ? Plus ou moins qu’il y a une semaine ? Impossible de le prévoir même si l’exécutif a déjà pris ses dispositions. L’avenue sera fermée à la circulation, mais touristes comme « gilets jaunes » pourront y pénétrer après un contrôle d’identité et une fouille des sacs. Agnès Rossi, 52 ans, y retournera aussi malgré les rumeurs circulant ces derniers jours chez les « gilets jaunes » rennais. Il y est question de « groupuscules venant de l’étranger », d’« appels aux armes et à la violence… » « Tout ça va à l’encontre de ce qu’on est, affirme Mme Rossi. J’ai très peur, je n’ai pas envie de voir une tuerie. » Le 24 novembre, elle avait covoituré pour se rendre aux Champs-Elysées. « Après, j’ai pleuré pendant deux jours, à cause de ces violences, et parce que mon fils est lui-même gendarme mobile… Heureusement, il n’était pas en service samedi. »

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