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« Pour la défense de ses revenus, YouTube a sorti le grand jeu »

Contre l’article 13 de la directive européenne sur le droit d’auteur, Susan Wojcicki, la directrice de la plate-forme, a lancé un appel à la mobilisation, #saveyourinternet. Avec une certaine mauvaise foi, relève Guillaume Fraissard, chef du service Culture, dans sa chronique.

Publié le 30 novembre 2018 à 06h26, modifié le 30 novembre 2018 à 08h45 Temps de Lecture 4 min.

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Capture d’écran du site Savetheinternet.info, qui émane d’un groupe de militants pour la liberté du Web.

Chronique. Trois cent mille jeunes dans les rues de Paris défilant pour la liberté d’écouter leur musique préférée. 300 000 jeunes mobilisés par les dirigeants d’un média menacé de fermeture par le pouvoir de l’époque (il s’agissait alors d’une histoire d’émetteur trop puissant). C’était il y a trente-quatre ans presque jour pour jour, le 8 décembre 1984. En lutte contre un gouvernement socialiste et une Haute Autorité de la communication audiovisuelle (l’ancêtre du CSA) bien décidés à lui rogner les antennes, NRJ en appelait à ses auditeurs pour battre le pavé et faire plier le régulateur. Message reçu au-delà des espérances.

Les époques passent, les bonnes vieilles recettes restent. Aux « sauvez NRJ » de 1984 résonne le #saveyourinternet de 2018. Sauvez votre Internet ? Rien que ça ! Depuis un peu plus d’un mois et l’appel à la mobilisation lancé par Susan Wojcicki, la directrice de YouTube, contre l’article 13 de la directive européenne sur le droit d’auteur – qui prévoit un renforcement de la protection des œuvres sur la Toile –, ce hashtag alarmiste fait un tabac auprès des utilisateurs de la plate-forme de vidéos en ligne de Google. Une pétition, Savetheinternet.info, qui n’émane pas de YouTube mais d’un groupe de militants pour la liberté du Web, a quant à elle déjà recueilli plus de 3,4 millions de signatures virtuelles.

Beyourself, Cyprien, Mc Fly…

Un vrai succès donc auprès d’un public souvent jeune pour qui le site de la société californienne fait office de télévision, de juke-box et de formidable outil de création. Un public qui ne marche pas vers la Bastille comme celui de 1984 mais qui se fait entendre tout aussi efficacement face caméra. « Si tous les youtubeurs pètent un plomb en ce moment, c’est parce qu’on va être censuré, on ne va plus partager ce qu’on veut, on va devoir réfléchir à tout », s’agace ainsi la youtubeuse Beyourself sur sa chaîne.

« La seule chose qu’on pourra faire, c’est se filmer sur un fond unicolore avec des vêtements sans marque… Bref, j’ai pas besoin de parler plus pour vous dire que ces deux articles, c’est de la grosse merde », renchérit son voisin de réseaux Le Justicier.

Les stars Cyprien, McFly et Carlito font aussi partie des signataires de la pétition sans pour autant avoir réalisé de vidéos spécifiques sur le sujet. Et au fil des jours, une fois passés les messages les plus énervés, le ton se fait plus explicatif.

Vidéos toutes noires

Dans la plupart des vidéos mises en ligne, reviennent les mêmes éléments de langage fournis clé en main par le groupe américain : les 400 heures de vidéos publiées chaque minute qu’il serait impossible de contrôler, l’anecdote autour du titre de Luis Fonsi, Despacito, qui n’aurait pu être mis en ligne si une telle législation avait existé, les 800 millions d’euros reversés en 2018 aux ayants droit en Europe…

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