Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

« PDG narcissiques : attention danger ! »

Plusieurs études universitaires montrent que les dirigeants les plus chatoyants se révèlent à terme dangereux pour leur entreprise et pour eux-mêmes, explique dans sa chronique, notre journaliste Annie Kahn.

Publié le 30 novembre 2018 à 07h00 Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Chronique « Ma vie en boîte ». « Si les personnes humbles font de meilleurs dirigeants, pourquoi nomme-t-on tant de personnalités narcissiques ? », s’interrogeait Margarita Mayo, professeure en comportement des organisations, dans un article de la Harvard Business Review du 7 avril 2017. D’autant que ces personnalités décrites comme ayant un fort besoin d’attirer l’attention, d’être admirées, confortées dans leurs décisions, outre qu’elles ne sont donc pas des patrons hors pair, sont aussi, en moyenne, plus malhonnêtes, plus susceptibles de frauder, selon une équipe de chercheurs dirigée par Alex Frino, doyen de la Macquarie Graduate School of Management, école de commerce australienne.

A cet égard, Carlos Ghosn ne serait donc pas une exception. Loin de là.

Certes, ces dirigeants affichent, durant un certain temps, de bons résultats financiers. Kari Joseph Olsen, actuellement professeur à l’université de l’Utah (Etats-Unis), l’a démontré dans de nombreux travaux de recherche. Plus un dirigeant est narcissique, plus le résultat par action du groupe qu’il dirige augmente, a-t-il ainsi publié en 2011. Pour arriver à cette conclusion, il a examiné les résultats par action des 500 plus grandes entreprises américaines entre 1992 et 2009, le nombre de photos du PDG figurant dans les rapports annuels étant l’instrument utilisé pour quantifier le narcissisme du dirigeant.

De nombreux autres chercheurs se sont aussi penchés sur les avantages et inconvénients de ces personnalités étincelantes, en s’appuyant sur d’autres critères pour les qualifier, telle la fréquence de l’utilisation du « je » plutôt que du « nous » dans leurs discours. Susanne Braun, professeur de leadership à l’université de Durham (Royaume-Uni), en a fait la synthèse. Ce type de patron se distingue par le nombre de mesures radicales qu’il n’hésite pas à prendre pour développer rapidement son groupe. Opérations de fusion-acquisition, investissements à l’international, dans les nouvelles technologies, s’enchaînent à vive allure.

Des experts en optimisation fiscale « agressive »

Certes. Mais, revers de la médaille, plus un dirigeant est narcissique, plus il est susceptible de fraude, comme d’enjoliver ses résultats financiers pour redorer le blason de son entreprise, et par ricochet le sien. Car « un signe typique d’une personnalité narcissique est le constant besoin d’être l’objet d’attention et d’admiration », rappelle Kari Olsen. En outre, qui dit résultats élevés dit aussi impôts élevés, pour le commun des mortels. Pas pour les dirigeants narcissiques. Dans une autre étude publiée en 2016, Kari Olsen prouve que ces dirigeants sont aussi des experts en optimisation fiscale « agressive ». Parce que « les narcissiques ont le sentiment d’être au-dessus des lois. […] L’obtention de récompenses et autres conséquences enviables les motive grandement ; alors que l’éventualité de réactions négatives ne les effraie guère ».

Il vous reste 51.25% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.