Lactalis conteste la présence de salmonelle dans les produits de la tour n°2

Selon l’AFP, des documents de la Direction générale de la Santé (DGS) affirment que des autocontrôles ont mis en évidence une contamination «des produits de la tour n°2» de l’usine de Craon.

 L’usine Lactalis de Craon, en Mayenne.
L’usine Lactalis de Craon, en Mayenne. LP/Arnaud Dumontier

    Des produits de la tour n°2 de l'usine de Craon de Lactalis ont-ils été contaminés ? Selon des documents de la Direction générale de la Santé (DGS), dévoilés par l'AFP, deux types de salmonelles ont été retrouvés dans des produits fabriqués par la tour n°2. Cette découverte aurait été effectuée lors d'autocontrôles réalisés par le groupe peu avant le début de l'affaire du lait contaminé.

    D'après des comptes-rendus de réunions de sécurité sanitaire tenues avec la DGS entre le 6 décembre 2017 et le 7 février 2018, Lactalis a étendu, le 20 décembre 2017 son retrait-rappel «à l'ensemble des produits fabriqués sur le site de Craon depuis le 15 février 2017 à la suite de la mise en évidence de Salmonella mbandaka et Salmonella agona dans des produits fabriqués par la tour n°2 lors d'autocontrôles».

    Mais en fin de matinée vendredi, le groupe Lactalis a réagi dans un communiqué pour contester les conclusions des documents de la DGS. « Nous confirmons qu'en aucun cas il n'y a eu, avant l'arrêt de la tour n°2 début décembre 2017, de résultat positif de salmonelle dans les produits issus de cette tour n°2, ce qui peut être vérifié notamment auprès de la DDCSPP (Direction départementale de la Cohésion Sociale et de la protection des populations) », affirme le groupe laitier. « S'il y a bien eu des autocontrôles positifs dans l'environnement de la tour n°2 en aucun cas il y a eu mise en évidence de salmonelle +dans les produits fabriqués par la tour n°2+ » de l'usine de Craon (Mayenne) « avant déclenchement de la crise début décembre », assure Lactalis.

    Lactalis dément

    Selon le président de l'association des familles victimes du lait contaminé (AFVLCS), Quentin Guillemain, «cette tour n° 2 est un élément majeur nouveau dans la mesure où Lactalis a toujours assuré que le phénomène de contamination était limité à la tour n°1» de l'usine. Celle-ci a été définitivement fermée. La tour n°2 a, elle, repris sa production en juillet. «C'est sur l'absence de contamination dans la tour n°2 que le groupe s'appuie pour justifier la réouverture de l'usine de Craon», a ajouté Quentin Guillemain.

    Les réunions de sécurité sanitaire réunissent chaque semaine plusieurs services de l'État, dont l'Agence nationale de santé publique (ANSP), l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) ou la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGGCCRF). Le directeur de la communication de Lactalis, Michel Nalet, a indiqué qu'il ne connaissait pas ce document et n'était pas en capacité de répondre. Le 8 novembre, il a indiqué qu'il y a «eu quelques (NDLR : salmonelles) dans les produits.Mais elles ont été détectées avant la mise en boîte».

    Dans le rapport de la commission d'enquête du Sénat du 5 avril, la directrice générale de la DGCCRF a déjà évoqué la détection de salmonelle dans «l'environnement» de la tour n° 2. «Le 21 décembre 2017, après la détection de la bactérie dans l'environnement de la tour n° 2, le groupe Lactalis annonce généraliser le retrait-rappel à l'ensemble des produits fabriqués ou conditionnés sur la partie du site Lactalis Nutrition Santé depuis le 15 février 2017», a-t-elle expliqué aux sénateurs.

    Après le scandale de la contamination à la salmonelle agona, Lactalis a été contraint d'arrêter sa production à l'usine de Craon en décembre 2017 et de rappeler l'ensemble de la production de lait infantile de cette usine.