A Castres, une pharmacienne se bat pour ouvrir le lundi

La gérante de la Grande Pharmacie de Castres (Tarn), qui juge obsolète un arrêté préfectoral de 1973, a décidé de saisir le tribunal administratif de Toulouse.

 La gérante de la pharmacie a été condamnée en mars à fermer le lundi sous peine d’une astreinte de 50 000 euros à verser à chaque ouverture.
La gérante de la pharmacie a été condamnée en mars à fermer le lundi sous peine d’une astreinte de 50 000 euros à verser à chaque ouverture. LP/Olivier Boitet

    « Ici, il y a un Etat dans l'Etat », confie amèrement Christine Monino-Clot, gérante de la Grande Pharmacie à Castres (Tarn). La jeune femme a décidé de saisir le tribunal administratif de Toulouse pour faire abroger un arrêté préfectoral datant de 1973 qui interdit aux officines castraises d'ouvrir le lundi. Pour la pharmacienne, cette aberration prive les 43 000 habitants d'un accès aux soins puisqu'ils sont alors obligés de se rendre dans les trois pharmacies de garde.

    Installée à Castres depuis 2008, c'est lors du transfert de son officine, qui emploie 11 salariés, que Christine Monino-Clot, pensant l'arrêté préfectoral obsolète, a commencé à ouvrir le lundi après en avoir informé ses confrères et le Conseil de l'ordre. « Quinze jours après, j'ai reçu un courrier m'indiquant que 16 de mes confrères avaient déposé plainte pour concurrence déloyale auprès du conseil de l'ordre des pharmaciens, explique-t-elle. Le pire, c'est que personne n'est capable de justifier cet arrêté. »

    Attaquée au tribunal de grande instance de Toulouse pour « pratique anticoncurrentielle », Christine Monino-Clot a été condamnée en mars à fermer le lundi sous peine d'une astreinte de 50 000 euros à verser à chaque ouverture. « J'ai décidé de lutter contre cet arrêté, car les clients sollicitent l'ouverture le lundi, s'insurge-t-elle. Une pétition a été lancée et a déjà réuni près de 4 500 signatures, soit 10 % des habitants ».