Partager
Vie de bureau

Egalité des chances : l'âge et le sexe discriminants aux yeux des salariés

Une quinqua divorcée, peu diplômée, et élevant seule des enfants en bas âge. C’est le portrait-robot du salarié le plus menacé par la discrimination en entreprise, selon les conclusions du dernier baromètre du Medef sur l’égalité des chances. Si les entreprises s'emparent (enfin) du sujet, l’âge et le sexe restent aux yeux des salariés les facteurs les plus discriminants. Y compris chez les plus jeunes.

réagir
Egalité hommes/femmes au travail

Egalité des chances au travail: l'âge et le sexe encore discriminants aux yeux des salariés

ShutterStock

Paradoxal à l’heure du #metoo: au travail, c’est encore et toujours la question de l’égalité des sexes que les salariés en tous genres placent en tête de liste des craintes et facteurs de discrimination au sein de l’entreprise.  Derrière l’âge, mais loin devant l’origine sociale, l’orientation sexuelle ou encore sa nationalité ou l’appartenance à une prétendue race (lire tableau). C’est l’un des enseignements du septième baromètre de l’égalité des chances en entreprise, publié ce 30 novembre, par le Medef, une enquête réalisée par TNS Kantar.

16 % des salariés estiment faire partie d’une minorité de l’entreprise en raison de leur âge

De quoi inciter les entreprises à rester mobilisées sur le sujet ? Un pas positif, soulignent les artisans de l’étude : buzz médiatique ou pas, les entreprises ont (enfin) pris conscience de l’importance de l’égalité des chances dans leur quotidien. Idem côté troupes : en 2018, comme l’an passé, la quasi-totalité des salariés interrogés (91 %) déclarent le sujet important à titre personnel et pour leur entreprise (75 %). « Il y a sept ans, ils n’étaient que 60 % à juger le sujet vital pour leur boîte. Cette progression montre que les entreprises ont réellement installé la question en interne, comme un sujet entrepreneurial et managérial », se félicite Dominique Carlac’h, porte-parole et présidente de la commission Nouvelles responsabilités entrepreneuriales du Medef. Mieux, poursuit-elle,  « on voit que les salariés classent leur entreprise comme innovante dès lors qu’elle s’est saisie du sujet. Assurer l’égalité des chances devient un vrai levier de compétitivité et d’attractivité pour le recruteur. C’est tout sauf un gadget, un élément clé pour gérer le capital humain. »

Source : Medef

Seuls 78 % des sondés estiment possible l’idée de promouvoir une femme à un poste à hautes responsabilités (83 % en 2017)

Des craintes pourtant demeurent. Au sujet de  l’âge, notamment, risque discriminant numéro un aux yeux des salariés – 41 % des sondés en sont convaincus, contre 33 % il y a seulement un an. La faute aux incertitudes économiques et la précarité ? 16 % des salariés estiment faire partie d’une minorité de l’entreprise en raison de leur âge.  L’hypothèse d’un refus de promotion en raison de l’âge est même jugée comme probable par 57 % de l’échantillon ! Une triste tradition tricolore, selon Laurent Depond, responsable de l’étude : « les jeunes ne sont pas mûrs, les vieux sont périmés… c’est une caractéristique bien française que d’avoir des stéréotypes très négatifs autour de l’âge. » Les blagues autour des vieux seraient même le deuxième sujet de moquerie en entreprise, après les sempiternelles plaisanteries sur les heures de départ ou d’arrivée ( du genre « je pars à 20h, je prends mon après-midi » ou encore « Tu arrives à midi… t’avais piscine ? »).

Les allusions à caractère sexuel, premier perturbateur d’ambiance en entreprise

Source Medef

Enfin, si depuis trois ans la confiance des salariés dans leur entreprise ne cesse de progresser  sur  l’équité dans leur entreprise – 74 % d’avis positifs versus 69 % en 2016 et 66 % en 2014 – un vrai fossé se creuse entre les hommes et les femmes. « La crainte d’être discriminé en raison de son genre a légèrement augmenté, explique Laurent Depond. En partie en raison du phénomène #metoo, mais aussi pour des problèmes d’organisation de la situation familiale et de la fameuse « charge mentale » que doivent assumer beaucoup de femmes, et moins certains hommes. (NDLR Ce geste qui consiste, par exemple, à noter dans la paume de votre main d’acheter un survêtement pour le petit dernier alors qu’on est en pleine réunion sur les objectifs 2019) » Il ajoute : «  On voit que cette crainte est encore plus accentuée parmi les 16-24 ans. » En effet, 37 % d’entre eux ont peur d’être discriminées en raison de leur sexe, contre 11 % un an plus tôt. Seulement 78 % des sondés, hommes ou femmes, estiment possible l’idée de promouvoir une femme à un poste à hautes responsabilités – moins cinq points en un an ! Selon le baromètre du Medef, le premier perturbateur d’ambiance en entreprise est cette année encore les allusions à caractère sexuel (pour près d’une personne sur cinq).

Source : Medef

Entreprises, encore des efforts à faire pour que la quadra ou quinqua talentueuse, divorcée, moins diplômée, et élevant seule des enfants en bas âge ne soit pas laissée au bord de la route ?  Homme ou femme, les salariés gardent espoir : lorsqu’une action ou entité consacrée à la diversité dans l’entreprise existe, elle est jugée efficace à 79 % par eux. Aux employeurs les plus peureux – rétrogrades ? – de passer aux actes.

Commenter Commenter

Centre de préférence
de vos alertes infos

Vos préférences ont bien été enregistrées.

Si vous souhaitez modifier vos centres d'intérêt, vous pouvez à tout moment cliquer sur le lien Notifications, présent en pied de toutes les pages du site.

Vous vous êtes inscrit pour recevoir l’actualité en direct, qu’est-ce qui vous intéresse?

Je souhaite TOUT savoir de l’actualité et je veux recevoir chaque alerte

Je souhaite recevoir uniquement les alertes infos parmi les thématiques suivantes :

Entreprise
Politique
Économie
Automobile
Monde
Je ne souhaite plus recevoir de notifications