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Analyse

La pollution atmosphérique, véritable enjeu de santé publique en Thaïlande

La vague annuelle de pollution atmosphérique est arrivée sur Bangkok. Le phénomène est un problème majeur de santé publique qui met les populations pauvres en première ligne. Pourtant, quasiment aucune mesure n’a encore été prise malgré une mobilisation grandissante des populations civiles.

Bangkok, Thaïlande, le 19 janvier 2022.
Bangkok, Thaïlande, le 19 janvier 2022. AP - Wally Santana
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De notre correspondante à Bangkok,

Comme chaque hiver tropical désormais, Bangkok, et plus encore les villes du nord du pays, comme Chiang Mai, se retrouvent progressivement sous un voile de pollution aux particules fines créé par une conjonction de facteurs : gaz d’échappement, pollution industrielle, brûlis agricoles combinés au climat. Comme chaque année, Bangkok se retrouve au coude-à-coude en termes de pollution atmosphérique avec des mégalopoles comme Pékin.

Cette pollution est un problème de santé publique majeur, les scientifiques lui attribuant pour une bonne part la hausse du nombre d’AVC, de maladies respiratoires et de cancers notamment chez des patients de plus en plus jeunes. Ce sont les populations pauvres qui en souffrent le plus, car elles vivent dans des maisons basses où les taux de concentration sont particulièrement forts, au contraire des appartements des populations aisées, situés en hauteur, avec des vitres hermétiques, qui permettent l’utilisation de purificateurs d'air. Les standards de taux de particules « acceptables » sont déjà doublés par rapport aux standards européens ici. La situation est donc préoccupante. 

► À lire aussi : Particules fines : comment peut-on éviter la pollution intérieure ?

Une mobilisation grandissante de la population civile

Plusieurs groupes de citoyens sont mobilisés. L’un d’entre eux, le Réseau Thailand Air Pur, vient de déposer un texte qui veut garantir un environnement sain à tous les Thaïlandais, signé par près de trente mille personnes, afin qu’il soit débattu au Parlement, mais les procédures sont extrêmement longues et deux textes précédents ont déjà été rejetés par le gouvernement.

Et c’est là que les revendications des écologistes rencontrent ceux des militants pro-démocratie, car en l’état actuel de la Constitution, le gouvernement et même le Premier ministre peuvent rejeter unilatéralement un texte. C’est ce qui s’est passé jusque-là avec toutes les tentatives d’inscrire l’écologie au programme du gouvernement. 

La justice à la rescousse

En désespoir de cause, les militants font appel à la solidarité internationale, et ils ont fait appel notamment à un rapporteur spécial de l’ONU sur les droits humains et l’environnement, David Boyd, qui a exprimé sa solidarité avec les militants thaïlandais. L’homme est la bête noire des gouvernements de la région depuis qu’il a apporté son soutien à une action en justice en Indonésie qui a récemment fait condamner le président indonésien et six membres de son gouvernement pour leur inaction en faveur d’un air sain. En l’absence de voies démocratiques pour des amendements législatifs, la voie judiciaire semble l’option la plus viable.

L’année dernière, un tribunal a donné raison à un fermier qui exigeait du gouvernement qu’il déclare l’état d’urgence environnemental dans le nord du pays. Le gouvernement a fait appel, mais ce premier jugement a suscité beaucoup d’espoir dans les milieux militants, espoir que la justice pourrait être un allié dans la lutte vers un environnement plus sain pour tous. 

► À lire aussi :Thaïlande: réouverture de la mythique plage de Maya Bay fermée aux visiteurs pendant trois ans

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