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Un missile continental tiré par la Corée du Nord tombe dans la zone économique exclusive du Japon

La Corée du Nord a effectué un test d’un « nouveau » missile balistique intercontinental jeudi 24 mars, affirme l’armée sud-coréenne. Le régime brise son moratoire auto-imposée depuis 2017 sur les essais nucléaires et les tests de missiles longues portées. Il pourrait s’agir d’un nouveau missile qui démontrerait une amélioration conséquente des capacités militaires nord-coréennes. 

Des passants à Séoul regardent un reportage sur le missile intercontinental tiré par Pyongyang, ce jeudi 24 mars 2022.
Des passants à Séoul regardent un reportage sur le missile intercontinental tiré par Pyongyang, ce jeudi 24 mars 2022. REUTERS - YONHAP NEWS AGENCY
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La Corée du Nord a tiré jeudi un missile balistique intercontinental (ICBM) qui est arrivé jusque dans la zone maritime économique exclusive du Japon, rompant un moratoire qu'elle observait depuis 2017 sur ce type d'essai d'arme, au risque de déclencher une spectaculaire montée des tensions dans la région.

Le président sud-coréen Moon Jae-in a confirmé, dans un communiqué, que le projectile lancé jeudi après-midi par Pyongyang en direction de la mer du Japon était un ICBM. Il s'agit « d'une rupture de la suspension des lancements de missiles balistiques intercontinentaux promise par le président Kim Jong-un à la communauté internationale », a-t-il déploré.

La fenêtre de tir était idéale pour Kim Jong-un, analyse notre correspondant à Séoul, Nicolas Rocca : la Corée du Sud est en pleine transition politique et la guerre en Ukraine rend compliquée toutes nouvelle prise sanctions à l’égard de son régime de la part du conseil de sécurité. Car il est attendu que la Russie oppose son veto à toute initiative en ce sens de la part des États-Unis et de leurs alliés.

« Missile monstre »

Le missile intercontinental testé jeudi a atteint une altitude de 6 200 km et a volé plus d’une heure avant de s’écraser à 170 km des côtes japonaises, sans faire de dégâts. Une trajectoire unique pour un projectile nord-coréen, ce qui amène des experts à penser qu’il s’agirait du Hwasong 17. Surnommé le « missile monstre », il est considérablement plus puissant et dispose d’une charge plus lourde que les précédents missiles du régime. Il est aussi capable de porter plusieurs ogives. Des caractéristiques qui le rendent plus difficile à intercepter pour les systèmes de défense anti-missile américain.

Le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a qualifié ce tir d'« acte scandaleux et impardonnable ». La Corée du Nord « menace la paix et la sécurité du Japon, de la région et de la communauté internationale », a-t-il pointé depuis Bruxelles où il se trouvait pour rencontrer les autres chefs d'État et de gouvernement du G7. 

Séoul réplique en tirant plusieurs missiles

L'armée sud-coréenne a annoncé dans la foulée, dans un communiqué, avoir tiré plusieurs missiles « depuis le sol, la mer et les airs » à partir de 16h25 (07h25 TU) en mer du Japon. 

Les États-Unis « condamnent avec force » le tir d'un missile balistique intercontinental par la Corée du Nord et prendront « toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité du territoire américain, de la Corée du Sud et du Japon », selon un communiqué de la Maison Blanche jeudi. Ce tir nord-coréen « est une violation insolente de multiples résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et augmente inutilement les tensions dans la région », a réagi la porte-parole de l'exécutif américain, Jen Psaki, dans ce texte publié au moment où le président rencontre ses alliés à Bruxelles.

Depuis le début de cette année, Pyongyang a conduit un nombre record de tests d'armes, tirant des missiles hypersoniques et des missiles balistiques à moyenne portée, tous deux interdits. Selon l'armée sud-coréenne, la Corée du Nord a tiré la semaine dernière un missile balistique, mais l'essai s'est soldé par un échec total. Et dimanche, des tirs au lance-roquettes multiples semblent avoir eu lieu.

Les prochaines semaines s’annoncent particulièrement tendues sur la péninsule coréenne avec l’arrivée au pouvoir du nouveau président sud-coréen partisan d’une ligne dure face à Pyongyang. Le 15 avril prochain, le Corée du Nord célébrera les 110 ans depuis la naissance de Kim Il-sung le fondateur du régime, une occasion d’afficher à nouveau l’étendue de sa puissance militaire.

(Avec AFP)

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