Iran: la télévision d'État piratée avec une image du guide suprême en feu
« Femme, vie, liberté », cela fait trois semaines désormais que ce slogan retentit dans les rues de nombreuses villes d'Iran. Un mouvement de contestation né après la mort de Mahsa Amini, une jeune Kurde arrêtée par la police des mœurs à Téhéran, et qui vise le régime. Dans les rassemblements, les protestataires scandent souvent « mort au dictateur ». Et samedi soir 8 octobre, un mouvement d'opposition a réussi à pirater l'une des chaines de la télévision nationale. L'interruption fut brève mais remarquée.
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C'était le journal de 21h. La chaîne de télévision IRINN était en plein journal et diffusait un reportage sur un déplacement du guide suprême iranien à Boushehr, dans le sud du pays. Mais alors que les images montraient l'ayatollah Ali Khamenei s'adressant à une petite assemblée, les programmes sont soudainement interrompus.
« Le sang de nos jeunes dégouline de tes doigts »
À la place du discours du guide suprême, une image de l'ayatollah Ali Khamenei au milieu de flammes. Et le visage du guide suprême iranien est représenté dans un viseur de fusil. Sur le bas de l'écran, les photos de quatre femmes tuées ces dernières semaines. Les images, déjà très explicites, sont accompagnées de deux phrases : « le sang de nos jeunes dégouline de tes doigts. Il est temps de ranger tes meubles (...) et de te trouver un autre endroit pour y installer ta famille à l'extérieur de l'Iran ».
#Iran : le JT de la TV d’Etat piraté,le visage de l’ayatollah #Khamenei entouré de flammes
— 🌟 Béatrice L 🌟 (@beatriceLBB) October 9, 2022
Hier soir, le slogan «Femme,vie,liberté» a remplacé le son du journal de la chaîne et pdt 10 sec l’écran a montré les photos de #Mahsa_Amini et 3 autres femmes tuéeshttps://t.co/5h0Euly6dY
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Le piratage est revendiqué par un groupe baptisé « la justice d'Ali » qui soutient le mouvement de contestation. La photo n'est restée à l'écran que cinq secondes, la télévision a repris rapidement le contrôle de sa diffusion. Mais avec ce piratage, la contestation s'est invitée dans le journal de la télévision d'État.
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