Irlande: scènes de violence à Dublin à l'initiative de hooligans et de l'extrême droite, selon la police
La capitale irlandaise a vécu hier soir, jeudi 23 novembre, une flambée de violence. Le centre-ville de Dublin a connu plusieurs heures de chaos à l'occasion de manifestations imputées à l'extrême droite. Tout avait commencé un peu plus tôt, en début d'après-midi, quand un homme armé d'un couteau s'en est pris à des passants près d'une école.
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L'homme a blessé au moins cinq personnes dont trois enfants avant d'être maîtrisé. Présenté comme un homme d'une cinquantaine d'années, le suspect a ensuite été hospitalisé. La police parle d'un acte isolé et écarte tout motif terroriste.
L'affaire aurait pu en rester là, mais rapidement des informations se répandent sur les réseaux sociaux sur l'origine de l'agresseur présumé. La presse affirme qu'il s'agit d'un homme naturalisé qui vit en Irlande depuis vingt ans. En fin de journée, des centaines de manifestants se rassemblent dans le centre de Dublin. Dès 17h, des incidents éclatent à O'Connell Street, pointe notre correspondante à Dublin, Clémence Penard, et dans un quartier où vivent de nombreux immigrés.
Des pancartes où il est écrit « Irish Lives Matter » (« Les vies irlandaises comptent ») ou « Get Them Out » («Renvoyez-les chez eux») et des drapeaux irlandais ont été brandis lors de ces incidents inédits depuis plusieurs années, auxquels des centaines de personnes ont pris part, a constaté le journaliste de l'Agence France-Presse. La police évoque une « faction de hooligans dingues… mus par une idéologie d'extrême droite… » Confronté à une crise du logement, le pays a vu se développer, sous l'influence de figures d'extrême droite, un discours anti-immigration selon lequel « l'Irlande est pleine », rapporte l'AFP.
Statement of Chief Superintendent Patrick McMenamin on serious public disorder in Dublin City Centre, Thursday 23rd November 2023 pic.twitter.com/5uqbvPww9I
— Garda Info (@gardainfo) November 23, 2023
Sur les images qui circulent dans les médias et sur les réseaux sociaux, on les voit mettre le feu à une voiture de police, un tramway, ainsi qu'à un bus. Treize magasins sont pillés, dont le grand magasin Arnotts. Des vitrines sont brisées et des émeutiers lancent des projectiles sur les forces de l'ordre. Le calme est revenu autour de minuit.
Watch: Dublin bus and Luas set alight during violent clashes in Dublin following stabbing. Video: Alan Betson. #dublinriots pic.twitter.com/NuhuvYshqa
— The Irish Times (@IrishTimes) November 23, 2023
Ils font « honte à l'Irlande »
Le Premier ministre Leo Varadkar s'est insurgé contre les violences et déclare que ces émeutiers « font honte à Dublin, honte à l'Irlande, honte à leurs familles et à eux-mêmes. [...] Ces gens affirment défendre les ressortissants irlandais [...]. Ils mettent en danger les plus innocents et vulnérables ».
« Nous ne tolérerons pas qu'un petit nombre utilise des faits épouvantables pour semer la division », a déclaré la ministre de la Justice, Helen McEntee. Le chef de la police (Garda), le commissaire Drew Harris, évoque une sauvagerie gratuite, mais aucun blessé grave n'est signalé. Ces violences sont inédites depuis « des décennies », a pointé le responsable de la police, ajoutant que la police avait arrêté 34 personnes.
« Beaucoup d'autres arrestations interviendront », à mesure que l'enquête avance, a prévenu le commissaire Drew Harris, ajoutant qu'il redoutait d'autres violences. « Nous n'aurions pas pu anticiper » cette violence, en réponse à l'attaque au couteau, s'est défendu le commissaire de la Garda, qui a pointé un « élément de radicalisation » parmi les auteurs des troubles, mettant en cause les réseaux sociaux.
(Et avec agences)
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