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En Italie, les personnels de santé en grève pour 24 heures pour protester contre le budget de Meloni

À l’exception des services d’urgence, les hôpitaux publics italiens sont en grève ce mardi 5 décembre pour protester contre les mesures introduites dans la loi de Finances 2024 du gouvernement Meloni et défendre le système national de santé. Plusieurs manifestations de médecins et autres professionnels de la santé sont annoncées dans toute l’Italie à l’appel des syndicats du secteur.

Les médecins, les sages-femmes, les infirmières, les cadres et autres professionnels de la santé sont en grève en Italie, ce mardi 5 décembre 2023.
Les médecins, les sages-femmes, les infirmières, les cadres et autres professionnels de la santé sont en grève en Italie, ce mardi 5 décembre 2023. Getty Images - Francesco Carta fotografo
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De notre correspondante à Rome, Anne le Nir

Les blouses blanches tirent la sonnette d’alarme contre la pénurie de personnel, la suppression de lits mais aussi des salaires nettement inférieurs à la moyenne de l’Union européenne et une réduction annoncée des retraites pour les médecins. La situation dans les hôpitaux, déjà bancale depuis l’an 2000, ne fait que s’aggraver en raison des nombreux départs de médecins et infirmiers dans le secteur privé ou à l’étranger, pour y trouver de meilleures conditions de travail.

Pénurie de médecins et d'infirmiers

Actuellement, selon le Rapport national du Centre de Recherche de l’université Tor Vergata à Rome, il manque au moins 30 000 médecins et plus de 200 000 infirmiers pour assurer le fonctionnement des établissements publics.

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Le gouvernement dirigé par Giorgia Meloni s’est pourtant engagé à allouer davantage de ressources au secteur de la santé, par rapport à sa première loi de Finances pour 2023 : le Fonds national de Santé est augmenté de 3 milliards d’euros pour 2024. Mais sur cette somme, 2,3 milliards sont destinés au renouvellement des contrats pour les salariés.

Autant dire qu’il ne reste que des miettes pour faciliter l’accès aux soins dans les hôpitaux. D’autant que l’Italie ne consacre que 6,7 % de son produit intérieur brut (PIB) à la santé publique contre une moyenne de 8,1 % dans les autres pays de l’Union européenne.

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Des répercussions très concrètes 

Quitte à s’endetter, 70 % des Italiens se dirigent vers des structures privées pour éviter des listes d’attentes allant jusqu’à plus d’un an, par exemple, pour une IRM ou pour une mammographie. Et parmi les autres, 4 millions de personnes renoncent à se soigner, selon l’Institut italien de statistique. Un chiffre d’autant plus inquiétant qu’il s’agit souvent de petits retraités.

Si le personnel soignant monte au créneau, c’est que les besoins médicaux vont s’accroître du fait du vieillissement de la population. Sur 59 millions d’habitants, 14,2 millions ont plus de 65 ans. Et, d’après les prévisions démographiques, l’Italie en comptera 4,6 millions de plus, en 2050.

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