Thaïlande: peine record de 50 ans de prison pour un crime de lèse-majesté
Un homme a été condamné en appel à 50 ans de prison pour lèse-majesté. Il est accusé d'avoir publié des contenus insultants pour la monarchie sur les réseaux sociaux. Une peine record alors que le crime de lèse-majesté est de plus en plus contesté par la société civile.
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Avec notre correspondante à Bangkok, Carol Isoux
Mongkol Thirakot, 30 ans, dont le prénom signifie « Dragon », a été condamné en appel par un tribunal de la province de Chiang Rai, au Nord du pays, à 50 ans de prison pour des commentaires postés en ligne jugés insultants pour la monarchie. Il s’agit d’une peine record dans un pays pourtant déjà considéré comme appliquant une des législations les plus sévères au monde concernant le crime de lèse-majesté.
La lourdeur du verdict, qui rallonge de onze ans la peine initiale, correspond à l’expression thaïe bien connue dans les cercles politiques : « égorger le poulet et le faire voir au singe », c’est-à-dire faire un exemple et rappeler à tous les Thaïlandais que la monarchie demeure intouchable.
La réforme de la loi sur le crime de lèse-majesté est au cœur des revendications de la nouvelle génération thaïlandaise, qui réclame plus de liberté d’expression et accuse le pouvoir d’utiliser le lèse-majesté pour étouffer toute opposition politique.
Au cours des dernières élections législatives au mois de mai dernier, les électeurs se sont prononcés majoritairement en faveur d’un parti qui promettait de faire changer la loi, mais les conservateurs, par le biais d’un jeu d’alliances politiques ont empêché ces députés élus d’accéder au gouvernement.
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