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Gaza: les restrictions à l'aide imposées par Israël «pourraient constituer un crime de guerre», selon l'ONU

100% de la population de Gaza est dans une situation d’insécurité alimentaire grave. C’est Antony Blinken qui le dit lui-même. Le secrétaire d’État américain confirme les informations alarmantes venues des Nations unies. Depuis des mois, l’ONU prévient que la famine est imminente à Gaza et c’est peut-être un crime de guerre.

Des Palestiniens recevant de la nourriture à Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, le 19 mars 2024, alors que la population fait face à une grave crise alimentaire.
Des Palestiniens recevant de la nourriture à Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, le 19 mars 2024, alors que la population fait face à une grave crise alimentaire. © Mahmoud Issa / REUTERS
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Les sévères restrictions imposées par Israël à l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza et la possible utilisation de la faim comme arme pourraient « constituer un crime de guerre », a affirmé mardi l'ONU. « L'ampleur des restrictions imposées par Israël à l'entrée de l'aide à Gaza, ainsi que la manière dont il continue de mener les hostilités, peuvent équivaloir à l'utilisation de la famine comme méthode de guerre, ce qui constitue un crime de guerre », a déclaré Jeremy Laurence, un porte-parole du Haut-Commissariat des droits de l'Homme, lors du briefing régulier de l'ONU à Genève. Cela pourrait même un crime contre l’humanité si on en croit le statut de Rome de la cour pénale internationale, mais les Nations unies ne veulent pas aller jusque-là, pointe notre correspondant à Genève, Jérémie Lanche.

Le Haut-Commissaire des droits de l'Homme, Volker Türk, désigne clairement Israël comme responsable de la situation alimentaire dans la bande de Gaza, et particulièrement dans le nord du territoire palestinien. « La situation de faim et de famine est le résultat des restrictions étendues imposées par Israël à l'entrée et à la distribution de l'aide humanitaire et des biens commerciaux, du déplacement de la majeure partie de la population, ainsi que de la destruction d'infrastructures civiles cruciales », souligne Volker Türk dans un communiqué lu par le porte-parole, ajoutant : « le temps presse ».

Dans une déclaration envoyée peu après aux médias, la représentation israélienne auprès des Nations unies à Genève a affirmé au contraire qu'« Israël fait tout ce qui est en son pouvoir pour inonder Gaza d'aide, y compris par voie terrestre, aérienne et maritime ». Le Haut-Commissaire « cherche une fois de plus à blâmer Israël pour la situation et à absoudre complètement la responsabilité de l'ONU et du Hamas », souligne la déclaration israélienne.

« Une situation de faim catastrophique »

Un habitant sur deux dans le territoire palestinien connaît une situation alimentaire catastrophique, en particulier dans le nord, où la famine sévira d'ici au mois de mai en l'absence de mesures « urgentes », ont prévenu lundi les agences spécialisées de l'ONU. « Israël, en tant que puissance occupante, a l'obligation d'assurer la fourniture de nourriture et de soins médicaux à la population en fonction de ses besoins et de faciliter le travail des organisations humanitaires pour fournir cette assistance », souligne encore le Haut-Commissaire.

Plus de 1,1 million de Gazaouis sont confrontés à « une situation de faim catastrophique », proche de la famine, « le nombre le plus élevé jamais enregistré » par l'ONU, qui se base sur le rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) publié lundi. Si rien ne change, cela signifie, à terme,« plus de 200 personnes qui meurent de faim chaque jour », a alerté un porte-parole du bureau de coordination des Affaires humanitaires (Ocha) de l'ONU, Jens Laerke.

D’ici mai 2024, ce sont plus d’un million de Gazaouis qui pourraient être en situation de famine. Si cela devait arriver, cela voudrait dire que 200 personnes mourraient chaque jour de faim à Gaza. Un scénario catastrophe qui peut seulement être évité si les camions d'aide alimentaire parviennent immédiatement et sans entraves dans toute l’enclave palestinienne.

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