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L’Argentine veut que l’armée intervienne en cas de «terrorisme», une mesure rappelant la dictature

En Argentine, à trois jours du 48e anniversaire du coup d’État militaire du 24 mars 1976, le gouvernement de Javier Milei a annoncé un projet de loi destiné à habiliter les forces armées à mener des opérations de sécurité à l’intérieur du pays. Si la mesure doit permettre de lutter contre le narcotrafic, des ministres ont tracé un parallèle entre ce crime qui gangrène le pays et l’extrême gauche, dans un discours proche de celui de la dictature. Cela alors que le négationnisme du président à l’égard des crimes des militaires crispe nombreux Argentins.

Un soldat surveille un bureau de vote lors du second tour de l'élection présidentielle entre Javier Milei et Sergio Massa à Buenos Aires, Argentine, dimanche 19 novembre 2023.
Un soldat surveille un bureau de vote lors du second tour de l'élection présidentielle entre Javier Milei et Sergio Massa à Buenos Aires, Argentine, dimanche 19 novembre 2023. © Matias Delacroix / AP
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Avec notre correspondant à Buenos Aires, Théo Conscience

Une semaine après une nouvelle flambée de violence liée au narcotrafic dans la ville de Rosario, les ministres de la Défense et de la Sécurité ont annoncé un projet de loi destiné à lutter contre le crime organisé :

« Le président de la Nation nous a demandé de modifier la loi de sécurité intérieure afin que les forces armées puissent intervenir et réaliser des opérations de sécurité intérieure dans le cas très particulier du terrorisme. »

En Argentine, la lutte contre « le terrorisme » a servi de justification à la dictature militaire qui a fait 30 000 victimes entre 1976 et 1983. Interrogé en conférence de presse sur l’opportunité des mesures annoncées, compte tenu de ce précédent historique, le ministre de la Défense a dénoncé un acharnement contre les forces armées.

« Nos forces armées ont été diabolisées, elles ont été éreintées à cause d’un biais idéologique. Elles ont été persécutées, et finalement, elles ne sont pas utilisées comme il faudrait. »

Cette annonce intervient un jour après que le ministre de la Défense s’est affiché avec des proches de militaires condamnés pour crimes contre l’humanité pendant la dictature et tracé un parallèle entre la lutte actuelle contre le narcotrafic et celle contre le « terrorisme » d’extrême gauche dans les années 1970. 

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