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Slovaquie: Peter Pellegrini remporte l'élection présidentielle

L'allié du gouvernement populiste slovaque, Peter Pellegrini, remporte l'élection présidentielle de samedi, selon un décompte de 99% des bulletins. Il obtient 53,55% des voix contre 46,44% pour le diplomate pro-européen Ivan Korcok, selon les chiffres publiés par l'Office slovaque des statistiques. Il succède à la libérale Zuzana Caputova.

Le candidat à l'élection présidentielle, Peter Pellegrini, à gauche, serre la main du Premier ministre Robert Fico à son siège de campagne, après le second tour de la présidentielle à Bratislava, en Slovaquie, tôt ce dimanche 7 avril 2024.
Le candidat à l'élection présidentielle, Peter Pellegrini, à gauche, serre la main du Premier ministre Robert Fico à son siège de campagne, après le second tour de la présidentielle à Bratislava, en Slovaquie, tôt ce dimanche 7 avril 2024. © AP - Denes Erdos
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Le report des voix de l’extrême-droite pro-russe et le vote des minorités ethniques, notamment de la minorité hongroise, ont permis à Peter Pelligrini de battre le candidat de l’opposition libérale, Ivan Korcok. Ce dernier a reconnu sa défaite et a félicité son adversaire. Cet ancien ministre des Affaires étrangères en 2021 et 2022. a également exprimé son espoir que « Peter Pellegrini sera indépendant et qu'il agira selon ses propres convictions et sans ordres », faisant allusion claire à l'alliance entre le futur président et le chef du gouvernement Robert Fico. Il a également reproché à son adversaire « une campagne non transparente. Il s'avère qu'il est possible de devenir président de la République slovaque en propageant la haine », a-t-il lancé. « Il est possible ici de remporter une campagne en faisant de l’autre candidat – en faisant de moi – le candidat de la guerre. Je veux vous dire très clairement que je ne l’oublierai pas », a-t-il également prévenu.

Âgé de 48 ans, le président élu, Peter Pellegrini, est proche du gouvernement du populiste Robert Fico. Peter Pellegrini a été ministre dans les précédents gouvernements de Robert Fico et l'a même remplacé à la tête du gouvernement en 2018.

« Je me présente à la présidence pour sauver le gouvernement », avait déclaré le candidat lors d'un débat télévisé avec Ivan Korcok. « Vous voulez protéger le gouvernement. Je veux protéger la Slovaquie », avait riposté son rival.

La guerre en Ukraine, enjeu de campagne

L'invasion de l'Ukraine par la Russie était l’un des éléments clés de la campagne électorale dans ce pays de 5,4 millions d'habitants, notamment depuis que le Premier ministre populiste Robert Fico, allié de Peter Pellegrini, avait remis en cause la souveraineté de Kiev et appelé à la paix avec Moscou. En place depuis octobre 2023, le gouvernement, composé du parti Smer-SD de Robert Fico, du parti Hlas-SD de Peter Pellegrini et du petit parti d'extrême droite SNS, a interrompu l'aide militaire à l'Ukraine.

La victoire de Peter Pellegrini pourrait-elle infléchir la position du pays vis-à-vis de la Russie et de sa guerre en Ukraine ? Appelant à l'unité et reconnaissant que le scrutin risquait d'être « extrêmement serré », Peter Pellegrini avait toutefois assuré plus tôt dans la journée, après son vote, que le pays continuerait avec lui à être « un membre fort » de l'Union européenne et de l'Otan. « Je ferai tout pour que la Slovaquie, que cela plaise ou non, reste toujours du côté de la paix et pas du côté de la guerre » : avec plus de 53% des voix finalement, Peter Pellegrini pouvait savourer sa victoire samedi soir en n’oubliant pas de marteler qu’il était pour la paix dans l’Ukraine voisine, sans préciser comment exactement parvenir à cette paix.

Bien que ses pouvoirs soient limités, le président slovaque ratifie les traités internationaux, nomme les principaux juges et est le commandant en chef des forces armées. Il peut également opposer son veto aux lois adoptées par le Parlement.

Réveil difficile pour l'opposition libérale

Le réveil est d’autant plus difficile pour l’opposition libérale, écrit notre envoyé spécial à Bratislava, Alexis Rosenzweig, que son candidat était donné légèrement gagnant, mais la défaite est lourde et dans toutes les régions sauf à Bratislava : moins de 47% au plan national pour Ivan Korcok et un boulevard qui s’ouvre désormais pour la coalition gouvernementale en place avec, donc, Peter Pellegrini élu président de la République – ce dernier s’est empressé d’exprimer sa gratitude au premier ministre Robert Fico ainsi qu’au chef du parti d’extrême-droite SNS, membre de leur coalition aux tendances pro-russes.

Le parti Hlas de Peter Pellegrini, comme le parti Smer de Robert Fico ont d’ailleurs tous deux été suspendus du groupe S&D des socialistes au Parlement européen il y a quelques mois en raison de cette alliance avec l’extrême-droite. La majorité parlementaire en Slovaquie dispose maintenant de tous les principaux postes clés du pays et pour l’opposition le problème – un peu sur le modèle de la Hongrie voisine avec Viktor Orban – est qu’ « elle s’attaque aussi aux institutions indépendantes comme la justice ou l’audiovisuel public », indique Ivan Stefunko, fondateur du parti libéral Progresivne Slovensko.

À écouter aussiSlovaquie: avant le second tour de la présidentielle, la liberté de la presse menacée

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