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Rugby: André Boniface, artisan du «French flair» et légende du rugby français, est mort

André Boniface, artisan du « French flair », qui a caractérisé le jeu de l'équipe de France à partir des années 1960, est mort à l'hôpital de Bayonne à l'âge de 89 ans ce lundi 8 avril.

André Boniface porte le ballon dans un match du Tournoi des Cinq Nations contre l'Angleterre en 1954.
André Boniface porte le ballon dans un match du Tournoi des Cinq Nations contre l'Angleterre en 1954. Corbis/VCG via Getty Images - Universal
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André Boniface était la figure de cette façon de jouer au rugby « à la Française » née dans les années 60. Un autre siècle, une autre époque de ce sport. L'ancien trois quarts centre de Mont-de-Marsan, légende du rugby français au jeu élégant, est mort lundi à l'âge de 89 ans à l'hôpital de Bayonne, a appris l'AFP auprès de sa famille. 

Sélectionné à 48 reprises sous le maillot tricolore entre 1954 et 1966, le génie du XV de France a remporté quatre Tournois des Cinq-Nations pour onze participations. Compétition dans laquelle il a souvent brillé aux côtés de son cadet Guy. Les deux ont été alignés ensemble à 17 reprises en équipe de France, et bien plus encore au sein de la formation du Stade Montois, leur club de toujours.

Restera le souvenir, pour les amateurs de sport, d'un athlète aux qualités de vitesse hors normes et chantre d'un jeu offensif fait de un contre un et de passes habiles, réalisées grâce à une grande dextérité. En deux mots le « French flair », expression venue d'une Angleterre, fait rare, un brin envieuse, dans les sixties, aux dernières heures de l'amateurisme du XV français.

Et une fidélité au maillot jaune et noir de Mont-de-Marsan, qu'André, l'aîné, a rejoint après quelques matches seulement disputés avec Dax et que la fratrie Boniface hissera jusqu'au Graal : l'unique Bouclier en 1963, face... au voisin ennemi dacquois, après deux finales perdues en 1953 et 1959. « Ce que nous recherchions, c'était le jeu de ligne, décryptait l'aîné des Boniface dans Le Monde en 1999. Avant d'en arriver là, il fallait un énorme travail. Le style ne venait que du travail, pas du hasard. La passe, par exemple, était une préoccupation quotidienne, comme les gammes du pianiste. »

« Mythologie »

« Il nous arrivait de passer des heures à faire et refaire des mouvements, des combinaisons sur un coin de table avec des verres, des salières, tout ce qui nous tombait sous la main », racontait celui qui faisait partie de la première équipe de France victorieuse des All Blacks (3-0) en 1954.

Le cas des frères Boniface, les « Boni » divisait tout de même dans l'ovalie. Peu appréciés des caciques du rugby français, André et Guy, avaient leurs appuis dans la presse. Et leur histoire orageuse avec le XV de France connaissait son épilogue en 1966, après une défaite 9-8 contre le pays de Galles qui priva les Bleus d'une victoire dans le Tournoi, la première qu'auraient pu partager les deux frères.

Une passe en cloche de Jean Gachassin, destinée à André, a été interceptée par le Gallois Stuart Watkins qui a ensuite filé jusqu'à l'en-but. De quoi assommer les Français qui menaient 8-6 à quelques minutes de la fin de rencontre - un essai valait alors trois points.

« Virer trois joueurs après une passe interceptée, c'est unique. En fait, ça n'avait rien à voir avec la passe », déplorait, amer, André Boniface dans l'Équipe en 2016. « C'était un ras-le-bol des sélectionneurs à notre égard. Ils ne nous supportaient plus. Mon allure, ma personnalité les a beaucoup dérangés. Mon franc-parler aussi. »

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