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États-Unis: prudent sur l'avortement, Donald Trump souhaite laisser chaque État légiférer

Obligé de se positionner sur la question du délai légal de l’avortement, Donald Trump évite de promettre une interdiction nationale de l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Dans une vidéo diffusée ce lundi, à huit mois de la présidentielle, l’ancien président s’en tient à la décision de la Cour suprême : il assure qu’il revient à chaque État de légiférer sur la question.

Le candidat républicain à la présidentielle et ancien président américain, Donald Trump, fait une déclaration sur la politique en matière d'avortement, dans cette capture d'écran obtenue à partir d'une vidéo publiée le 8 avril 2024.
Le candidat républicain à la présidentielle et ancien président américain, Donald Trump, fait une déclaration sur la politique en matière d'avortement, dans cette capture d'écran obtenue à partir d'une vidéo publiée le 8 avril 2024. © via REUTERS - DONALD J. TRUMP FOR PRESIDENT 2024
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Ses partisans les plus conservateurs seront sûrement déçus. Ils espéraient la promesse d’une interdiction de l’avortement au niveau national, au moins au-delà de quinze semaines de grossesse, comme l’avait laissé entendre l’entourage de Donald Trump ces derniers mois.

Car après la validation de la loi interdisant l’IVG après six semaines de grossesse en Floride, une clarification de sa position était de plus en plus attendue à droite comme à gauche, observe notre correspondant, David Thomson.

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Finalement, le candidat républicain botte en touche. Il assure dans une vidéo publiée sur sa plateforme Truth Social, après des mois d’atermoiements, qu’il revient à chaque État de trancher sur le délai légal de l’IVG, tout comme l’a décrété la Cour suprême en annulant l’arrêt Roe versus Wade en juin 2022.

Donald Trump se contente de féliciter les six juges conservateurs, dont trois nommés par ses soins, pour leur annulation historique du droit fédéral à l’avortement, tout en se gardant bien d’aller au-delà. Les primaires républicaines sont terminées ; l’ancien président ne s’adresse plus uniquement à sa base conservatrice et, il le sait, une large majorité de l’opinion américaine est hostile à une interdiction nationale de l’avortement. Cette prudence est du pain bénit pour Joe Biden : Donald Trump s’est tout simplement « empêtré » sur la question de l’avortement, tance le chef de l'État. 

L’avortement, un enjeu de campagne

La vice-présidente Kamala Harris, colistière de Joe Biden, se déplace régulièrement sur des campus américains dans les États les plus disputés de l'élection pour évoquer l'avortement. « Dans tout le pays, des extrémistes s'en prennent à l'accès des femmes aux soins de santé et aux droits reproductifs », a-t-elle encore dénoncé fin mars en Caroline du Nord, exhortant les Américains à soutenir Joe Biden le 5 novembre pour protéger l'accès à l'avortement.

À travers le pays, les démocrates ont aussi encouragé l'organisation de mini-référendums sur l'avortement dans plusieurs États décisifs pour la présidentielle – l'Arizona, le Nevada, la Pennsylvanie – le même jour que l'élection qui opposera Donald Trump à Joe Biden.

Depuis la décision de 2022 de la Cour suprême, les conservateurs ont perdu chaque référendum ou scrutin abordant la question de l'avortement et une vingtaine d’États ont interdit ou sévèrement restreint l'accès à l'IVG.

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