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Sénégal: des proches du président et du Premier ministre nommés à des postes clés

Le nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a annoncé mercredi 24 avril dans la soirée une salve de nominations. Des nominations à des postes clés à la gendarmerie, à la télévision publique ou encore au port de Dakar.

Le président Bassirou Diomaye Faye le 2 avril 2024 lors de son investiture à Diamniadio, près de Dakar.
Le président Bassirou Diomaye Faye le 2 avril 2024 lors de son investiture à Diamniadio, près de Dakar. © Sylvain Cherkaoui / AP
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Avec notre correspondante à Dakar, Léa-Lisa Westerhoff

« Diomaye et Sonko placent leurs hommes », titrait un journal ce jeudi matin à propos du président et du Premier ministre. Un titre que l’on pourrait compléter : placent leurs hommes et limogent leurs adversaires. Le général Moussa Fall, chef de la gendarmerie nationale, un poste-clé, est remercié, accusé par l’actuel Premier ministre Ousmane Sonko d’être l’artisan de la répression violente des manifestations de l’opposition depuis sa nomination en 2021. Il est remplacé par le général Martin Faye, avec un profil plus neutre, jusque-là numéro deux de la gendarmerie nationale.

Autre nomination très symbolique, celle du journaliste Pape Alé Niang, proche d'Ousmane Sonko, à la tête de la radiotélévision sénégalaise (RTS), connu pour son opposition au régime de Macky Sall, ce qui lui a valu deux séjours en prison. Enfin, Walid Diouf Bodian, autre proche qui a séjourné en prison, cet inspecteur des impôts et domaines, est nommé directeur du port autonome de Dakar.

En tout, ce sont 18 nominations qui ont eu lieu et presque tous ceux qui ont été choisis faisaient partie du directoire de campagne de Bassirou Diomaye Faye. Comme l’analyse un chercheur, c’est un équilibre à trouver entre technocrates et fidèles qu’il faut promouvoir.

La présidence sénégalaise a aussi annoncé la création d’une Commission d’indemnisation des victimes. Cette commission avait été promise par la ministre de la Justice sortante, au moment de l’adoption de la loi d’amnistie début mars, mais rien depuis. Mercredi 24 avril, le président a donc demandé qu’une commission soit mise en place pour identifier les victimes des manifestations de janvier 2021 à février 2024 et évaluer les préjudices subis. Très attendu sur cette mesure, Bassirou Diomaye Faye, lui qui n’a cessé de dire, depuis qu’il est au pouvoir, qu’il n’oublierait pas ceux qui ont été tués ou blessés lors de ces manifestations violentes. Mais pas de calendrier encore.

Pour le professeur de science politique Alassane Ndao, après la mise en place d’un gouvernement avec plutôt des profils de technocrates, ces nominations permettent de remercier un certain nombre de soutiens du président, un jeu d’équilibriste classique de la politique sénégalaise.

N’empêche : « si le président Diomaye Faye ne viole aucune règle », analyse le politologue Ellimane Haby Kane, « ces nominations de fidèles ne donne pas un signal de rupture ». « Ousmane Sonko avait promis que certains postes seraient soumis à appel d’offre. Pourquoi ne pas l’avoir fait dès maintenant ? »

Reste qu’il y a encore de nombreux postes stratégiques à pourvoir : comme la direction des impôts, celle des douanes ou encore l’agence de régulation des télécommunications. À voir si pour ceux-là, il y aura des appels à candidatures transparents et apolitiques.

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