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Brésil: des milliers d'indigènes manifestent pour la protection de leurs terres ancestrales

Comme chaque année depuis 20 ans, des milliers de représentants des peuples indigènes sont rassemblés toute cette semaine à Brasilia dans le cadre du Campement Terre Libre. La protection de leurs terres est au cœur des revendications des peuples autochtones. Pendant sa campagne électorale, le président Lula avait promis de créer des réserves. 

Des milliers d'indigènes brésiliens ont défilé dans les rues de Brasilia le 23 avril 2024.
Des milliers d'indigènes brésiliens ont défilé dans les rues de Brasilia le 23 avril 2024. AP - Luis Nova
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Depuis le retour au pouvoir de Lula, seules dix nouvelles réserves ont été créées. Un nombre insuffisant selon les manifestants qui demandent au gouvernement de faire plus. « Je veux la paix, que les enfants soient heureux dans leur village, qu'ils puissent jouer sans crainte. Je pense que c'est un peu lent, un peu difficile pour le mouvement parce que nos terres n'ont pas encore été délimitées. Nous venons donc ici pour nous battre, pour avoir un meilleur avenir. Pour qu'ils ne nous enlèvent pas nos terres », affirme Terri Itaoca, un indigène de 16 ans, au micro de Raquel Miura, de la rédaction en brésilien de RFI.

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Mais le puissant secteur de l'agro-négoce et ses alliés conservateurs qui dominent le Parlement sont contre la création de ces réserves, d'autant plus que ces terres sont souvent occupées illégalement. 

« Il faut chasser complètement les envahisseurs des terres indigènes, qu'il s'agisse des terres Munduruku, des terres Caiapó ou des terres Yanomami, où l'on trouve des exploitations minières ou forestières illégales, a asséné la ministre de l'Environnement, Marina Silva. Nous avons déjà réussi à expulser les envahisseurs des terres indigènes de l’ethnie Apyterewa. Ce n'est qu'un début. Nous sommes conscients que ce n'est pas suffisant et que nous devons travailler dur pour que les peuples indigènes du Brésil obtiennent justice ».

Près d'1,7 million d'indigènes concernés

L'une des promesses de campagne de Lula avant son arrivée au pouvoir l'année dernière était de délimiter les terres ancestrales des 1,7 million d'indigènes brésiliens. De nombreux scientifiques estiment que les réserves indigènes jouent un rôle essentiel dans le combat contre le réchauffement climatique, en tant que remparts face à la déforestation qui a fortement augmenté sous le mandat de l'ex-président d'extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022).

Le secteur de l'agro-négoce et ses alliés au Parlement ont réussi à maintenir en vigueur une politique controversée que la Cour suprême a jugée inconstitutionnelle. La thèse dite du « cadre temporel » ne reconnaît comme ancestrales que les terres occupées par les indigènes quand a été promulguée la Constitution en 1988.

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Or les populations autochtones affirment que cette politique ne tient pas compte de leur présence sur ces terres depuis des siècles et affirment avoir été déplacés de leurs territoires à plusieurs reprises, en particulier pendant la dictature militaire (1964-1985), ce qui rend impossible la détermination de leur présence en 1988.

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