Slovaquie: vote d'un projet de loi controversé sur la radio-télévision publique
Les journalistes slovaques protestent contre la décision du gouvernement de réformer l’audiovisuel public du pays, avertissant que le Premier ministre populiste, Robert Fico, et ses alliés sapent la liberté des médias.
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Avec notre correspondant régional, Alexis Rosenzweig
De nombreux journalistes se sont habillés en noir à Bratislava, au lendemain de l'approbation, mercredi 24 avril, par le gouvernement slovaque d'un projet de loi controversé visant à remplacer la radio-télévision publique RTVS, à révoquer son directeur général et à permettre à un conseil partiellement sélectionné par le ministère de nommer un nouveau chef. Le texte doit maintenant être adopté par le Parlement, où la coalition formée par Robert Fico avec l'extrême-droite du SNS a la majorité.
Site complotiste
Nommée par le SNS, la ministre de la Culture, Martina Simkovicova, à l’initiative de la réforme, est issue du milieu médiatique et a travaillé pour un site complotiste avant son entrée en politique. Selon elle, le texte est en conformité avec l’acte européen sur la liberté des médias adopté par le Parlement européen le mois dernier.
Public media have a big responsibility, need to be independent & strong in all Member States.
— Věra Jourová (@VeraJourova) April 25, 2024
I met w/ 🇸🇰 Minister of Culture Šimkovičová, to discuss increasing concerns about #MediaFreedom & safety of journalists in #Slovakia.
I stressed the need to respect #MediaFreedomAct. pic.twitter.com/Glzqxbfbrz
L’eurocommissaire Vera Jourova a pourtant fait part de « préoccupations croissantes concernant la liberté des médias et la sécurité des journalistes en Slovaquie », tandis que l’Union européenne de radio-télévision avait déjà dénoncé le mois dernier « une tentative à peine voilée de transformer le service public slovaque de radiodiffusion en média contrôlé par l'État ».
Le sujet est d’autant plus sensible en Slovaquie que l’assassinat d’un journaliste d’investigation en 2018 avait contraint Robert Fico à démissionner avant son récent retour fracassant au pouvoir assorti d’un désir assez peu dissimulé de vengeance contre une partie de la presse.
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