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Écosse: faisant face à deux motions de défiance, le Premier ministre écossais donne sa démission

Humza Yousaf était arrivé au pouvoir en Écosse il y a à peine plus d'un an, en mars 2023. Le Premier ministre écossais a donné sa démission ce 29 avril 2024. Il était censé affronter deux motions de défiance au Parlement d’Édimbourg cette semaine, qu’il aurait perdues. Le chef du parti nationaliste écossais (SNP) n’avait donc plus vraiment le choix.

Premier dirigeant musulman à la tête d'un important parti politique au Royaume-Uni, Humza Yousaf (notre photo) incarnait la continuité avec sa prédécesseure Nicola Sturgeon et avait continué à porter haut le combat pour l'indépendance de l'Écosse.
Premier dirigeant musulman à la tête d'un important parti politique au Royaume-Uni, Humza Yousaf (notre photo) incarnait la continuité avec sa prédécesseure Nicola Sturgeon et avait continué à porter haut le combat pour l'indépendance de l'Écosse. AFP - ANDREW MILLIGAN
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« Je refuse de compromettre mes valeurs et mes principes simplement pour me maintenir au pouvoir. » Humza Yousaf a reconnu qu’il n’avait plus les moyens de diriger le gouvernement nationaliste écossais sans nouer d’accords avec d’autres partis à la droite du Parlement régional, écrit notre correspondante au Royaume-Uni, Émeline Vin. Et qui auraient réclamé des compromis, notamment sur les droits des personnes transgenres.

Une erreur

Le Premier ministre admet qu’il a commis une erreur, la semaine dernière, en mettant fin à l’accord de coalition qui unissait son parti, le SNP, aux Verts : « Je pensais pouvoir continuer à travailler avec les Verts de manière moins formelle, j’ai sous-estimé la contrariété que j’allais causer », a-t-il déclaré dans un court discours ce lundi midi. 

Sans ses alliés des Verts, le SNP, bien que dominant à Holyrood, le Parlement écossais, avec 63 sièges sur 129, se retrouvait en minorité et cherchait de nouveaux partenaires. Sans succès, explique l'AFP. Les oppositions conservatrice et travailliste avaient déposé chacune une motion de défiance, l'une visant personnellement Humza Yousaf, et l'autre ciblant l'ensemble de son gouvernement. Les votes étaient attendus cette semaine, et les Verts écossais avaient indiqué qu'ils voteraient contre le Premier ministre, laissant peu d'espoir à Humza Yousaf de sauver sa tête.

Pour l’instant, le Premier ministre démissionnaire reste en poste jusqu’à la désignation de son successeur. Il ou elle sera élu par une élection interne à la tête du Parti national écossais. Aucun nom n’émerge naturellement et le calendrier reste à définir. Très ému à la fin de son discours, Humza Yousaf a souligné sa fierté d’avoir été le premier chef du gouvernement écossais musulman et d’origine asiatique.

En ourdou et en anglais

Né à Glasgow, fils d'un immigré pakistanais arrivé dans les années 1960 dans cette ville portuaire de l'ouest de l'Écosse, éduqué dans le privé, puis étudiant en sciences politiques, il avait été élu pour la première fois au Parlement écossais en 2011, prêtant serment en ourdou et en anglais, écrit l'AFP. Il avait été ensuite nommé ministre pour l'Europe et le Développement international, ministre des Transports, avant d'être promu à la Justice par Nicola Sturgeon en 2018, à la Santé en mai 2021, puis à la tête du SNP en 2023.

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