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France: la mairie de Paris s’oppose à un projet de forage pétrolier en région parisienne

La mairie de Paris a dénoncé lundi 7 mai un projet de nouveau forage pétrolier, autorisé par le gouvernement national, dans la région parisienne, qui « menacerait » selon elle les captages de sa régie en charge de l'eau. Paris a qualifié le projet, qui aurait lieu à Nonville, à 80 km au sud-est de la capitale, de « catastrophe environnementale en puissance » qui compromet « la sécurité de l'alimentation en eau potable de la ville de Paris ».

Des derricks à Sivry-Courtry, en Seine-et-Marne, en 2008.
Des derricks à Sivry-Courtry, en Seine-et-Marne, en 2008. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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Pour la mairie de Paris, ce projet de forage pétrolier en pleine région parisienne « est une catastrophe environnementale en puissance, à l'heure où les ressources en eau sont de plus en plus menacées », affirme la mairie dirigée par la socialiste Anne Hidalgo dans un communiqué.

Son opérateur, Eau de Paris, a saisi en procédure d'urgence la justice administrative pour faire suspendre l'arrêté préfectoral du 30 janvier autorisant l'ouverture de travaux sur la concession d'hydrocarbures de Nonville, à 80 km au sud-est de la capitale, selon la requête transmise à l'AFP. La décision devrait être connue dans les jours qui viennent.

Dans sa requête, Eau de Paris estime que l'extension du site de forage existant compromet « la sécurité de l'alimentation en eau potable de la ville de Paris ». Elle compromettrait aussi « la biodiversité » et « la lutte contre le changement climatique ».

Pour Dan Lert, adjoint à la maire chargée de la transition écologique et président d'Eau de Paris, le gouvernement « joue avec le feu ». Car 180 000 Parisiens et habitants du département de Seine-et-Marne reçoivent leur eau potable des deux captages situés à proximité du site pétrolier, à Villeron et Villemer.

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«C'est une décision incompréhensible et c'est un scandale du point de vue de la ressource en eau», critique Dan Lert, adjoint à la Mairie de Paris, en charge de la transition écologique, de l'eau et de l'énergie

Igor Strauss

Le gouvernement en « contradiction totale » avec « ses propres engagements »

L'entreprise Bridge Energies est titulaire d'une concession d'exploitation du gisement courant jusqu'en 2034 et exploite déjà trois puits, ouverts entre 2012 et 2014. Elle a obtenu de l'État d'en ouvrir deux autres, d'une profondeur de 1 500 m.

Bridge Energies « ne souhaite pas faire de commentaire ». Elle se présente comme le plus petit des cinq producteurs français de pétrole, avec pour unique concession Nonville, où un seul des trois forages produit encore du pétrole. Le site produit pour l'équivalent de 75 barils par jour. Découvert dans les années 1950, ce gisement a produit environ 5 millions de barils entre 1959 et 1994.

Le projet de forage pétrolier en Seine-et-Marne « respecte la loi », a estimé pour sa part mardi le ministre de l'Industrie Roland Lescure, interpellé lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. « Nous respectons la loi qui a été votée ici », a répondu M. Lescure, évoquant la loi de 2017 prévoyant la fin de la production d'hydrocarbures en France d'ici à 2040.

En France, la production de pétrole représente 1 % de la consommation nationale, réalisée aux deux tiers dans le bassin parisien et le reste dans le bassin aquitain, en Gironde (sud-ouest).

Greenpeace France a condamné dans un communiqué « l'autorisation de nouveaux projets fossiles sur le territoire français par le gouvernement, en contradiction totale avec les constats scientifiques et ses propres engagements ».

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